Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Philosophie d'Alan Watts
5 juillet 2017

Demande d'aide

 

(Pause estivale 01 > demande d’aide 1/2)

 

A l’automne, je reviendrai à mes « philosopher avec Alan Watts », qui clôtureront mon blog alanwattsapopha2.

 

Appel d’offre eut été inadéquat par rapport à ma situation précaire, mission exploratoire trop prétentieux par rapport au résultat souhaité – et un SOS serait véhément à l’excès; je me résous donc à demander de l’aide.

Chacune de ces dites pauses constitueront un virage entre des matières à réflexion1 et ce qui logiquement devrait devenir (au moins pour mézigue) des matières à action – en vue de réussir comme écrivain avant de mourir2. Et, c’est là que j’ai trouvé des limites personnelles que je voudrais modifier, mais que je ne puis réaliser sans aide – ni sans cesser de jouer les ours mal léchés. L’affaire n’est pas mince. Mes « matters3 » à/de/pour mézigue se heurtent à des obstacles et des souffrances, qu’à force d’habitude, j’avais fini par ignorer, les jugeant justes & « normales », résultat d’un fatum implacable ! Il suffira d’énoncer les choses pour en montrer l’absurdité & stupidité.

Il s’y mêle probablement la peur d’un virage qui s’oriente vers l’impossibilité de m’abriter à l’ombre d’un autre.

(mes) Apprentissage philosophique – Conditionnements – Projets – Projet de fin de vie – La Paix – École Traditionnelle (& pérennialisme) – Être libertaire ET planétaire – Quitter la planète Terre, etc. seront certes des détours pour revenir aux « matters à mézigue », mais aussi, en sourdine, des appels du pied pour obtenir des tuyaux et/ou conseils en système « D », pour m’aider à parvenir à mes fins.

Une manière plus élégante de présenter ces brefs billets de pause estivale serait de confesser que je ne suis pas un Descartes, capable de penser seul en son poêle l’homme et le monde, ni non plus un personnage d’importance convenable pour bénéficier de « Hautes Protections », qui me libéreraient des contingences matérielles quotidiennes.

(En fait, il semble bien qu’il n’ait jamais vécu longtemps seul – sa période de retrait, dans sa jeunesse, correspond surtout à une volonté d’échapper à la vie de futilité, que des amis lui voudraient voir partager. André Maurois, à qui veut se cultiver, recommandait de fuir les « chronophages »4 Ça, je sais faire. Mais, je ne vous parle pas de ça.)

1Traduction trop littéraire pour mon goût de « matter » ; matters qui énumèrent, dans le texte, des faits plus que des théories à réfléchir et discuter. Que l’argent ne soit pas la richesse est un fait ou que manger consiste à tuer, par exemple, sont faits indiscutables.

2Je ne fais pas allusion au suppuku, mais au désir de laisser une quintessence de sa vie, avant de la quitter.

3cf. Does it matter ? Traduit en français par Matières à réflexion.

4Je veux bien admettre que Maurois est un auteur « léger », un snobinard pour dames, etc mais, lorsque j’étais jeune adolescent, j’étais devenu à moitié fou de jalousie de son style, après lecture de Ariel ou la vie de Shelley.

Publicité
Publicité
4 octobre 2020

Alan Watts reçoit Madame Corona, 5

000, 05

 

Sans m’appuyer sur Alan Watts, ni m’y référer directement.

 

Ce qui pourrait s’appeler aussi : A compliquer les choses.

 

(La dernière partie, 6, de mon introduction dira la méthode globale de ma nouvelle étude de la philosophie d’Alan Watts et mes espoirs de réalisation de mon Quatrième Age – et des « rattrapages » qu’il nécessite, mais pour lesquels je me demande si Madame Corona ne pourrait pas être une aide tout aussi bien qu’une terrifiante usurière éxigeant le recouvrement de son dû & créance.)

Mes chroniques proprement dites débuteront après l’anniversaire de la mort terrestre d’Alan Watts, laquelle intervient peu avant celui de ma naissance – j’adore laisser sous entendre des significations/interprétations/opinions là où, au vrai, je n’en vois ni n’en cherche aucune. Sauf que tout est lié et que la vie et la mort de la plus « insignifiante » des bactéries appartiennent au Jeu (lilâ) du Cosmos.

 

Certes, les rapports yin-yang ressemblent à ceux de la nuit et du jour, mais pour saisir yinyangdao il faut avoir compris que cette nuit ne fait pas venir le jour, mais que la rotation de la Terre en donne l’impression. Situer le caractère yin par rapport à son indissociable yang n’est utile qu’en nommant la « séquence » phénoménale en cause i.e. son mouvement dans une disposition d’une « carte » imaginaire – en trois dimensions – du macrocosme et du microcosme.

On peut ainsi amorcer le dévoilement de l’écologie, la très sage écologie, du taoïsme depuis quatre milles ans ! La recette du raisonnement repose sur le même constat que celui d’un nuit (yin) posée comme inséparable de son contraire (yang) n’existe nullement en eux-même.

Il en va ainsi, par exemple APPLIQUE, du climat (yin) et de l’économie (yang) du mondialisme.

(L’économiste qui accepterait d’utiliser la terminologie philosophique & chinoise, nous dirait que sous ce rapport là, ce yinyang là équivaudrait à un retour à l’age de la cueillette et de la chasse de proximité. Ma foi, un retour à l’état d’esprit, – au ressenti psychologique – qu’invitent les idées d’accueil, d’accueillir, recueillir comme un rejet de toute transformation alimentaire d’un produit qui ne soit local, ou tout proche résoudrait bien des problèmes, notamment de santé.)

Dans ce même ordre d’idées, il faut bien dire que l’une des meilleures manières de se fourvoyer dans son ouverture intellectuelle & affective aux richesses spirituelles de l’Orient consiste à continuer de juger le monde (naturel, social, culturel ou des personnes « culturellement » impliquées) selon ses propres systèmes de valeur. Supposer que les spiritualités orientales ressemblent aux nôtres, mais en mieux, ne peut qu’être source d’erreurs et ne peut qu’exposer à de douloureuses déceptions. L’être humain est le même partout sur cette planète. Il est un planètarien.

Ses cultures sont diverses, tantôt en correspondance avec une aire géographique, tantôt à l’intérieur d’un même « monde »… austral, américain, chinois, européen, indo-européen, indonésien. A l’évidence, il existe un abîme entre les autochtones amazoniens et les politicards & affairistes de Brasilia, les « sauvages » des îles du Sud de l’Inde et les Cols blancs de New-Delhi, etc. Tous les continents et sous-continents ont leurs grandes métropoles et leurs tribus isolées, certaines réellement « sauvages » selon nos critères et systèmes de valeur. Mais, les écologistes le rappellent (pas assez souvent, semble-t-il) la « pollution » n’épargne absolument personne vivant sur Terre. Et, la grande nouveauté du XXI° siècle, est la découverte que diverses substances et molécules naturelles, sont aptes à contrer en tout ou partie, la pollution humaine. Tout logiquement, mais contre tout bon sens, les divers penseurs des quartiers huppés des métropoles, au lieu de se faire les avocats de ces réserves naturelles, paraissent vouloir se comporter comme si l’hypothèse d’accorder une prévalence de la nature1 – en certains domaines et/ou sur certaines zones – était ressentie comme une insulte personnelle.

 

 

1Si j’ose dire au sens premier, en dépit de la présence de Madame Corona

15 octobre 2020

Alan Watts reçoit Madame Corona, 6

000, 6

 

En novembre 1973 meurt Alan Watts. Après avoir vécu cinquante neuf années d’existence. Je raconterai donc sa naissance et son enfance. Naissance et mort, ce sont deux évènements de grande ressemblance, que la métaphysique taoïste qualifie de Retour. Sur Terre ou au néant (que je ne vois aucun inconvénient à nommer Ciel).

En clair = mes chroniques, cette introduction achevée, débuteront courant novembre...

La génétique est assez mal vue en France. Je n’y comprends pas grand-chose, je dois dire. Et, je crois tout à fait en l’adaptation (qui, en une génération peut modifier des « trucs » génétiques à partir d’autres « trucs » d’ordre culturel et/ou environnemental). Il semblerait que ces « trucs » aient d’ailleurs la vie dure : je me suis laissé à lire au sujet de « trucs » récessifs qu’il a fallu attendre ces dernières années pour que le processus s’étant engagé, l’un de ces « trucs » vieux de 15 000 ans (quinze milles!) a définitivement disparu de la surface de Terre. Papa-Maman, c’est pas mal du tout. Mais, à côté des milliers d’années de leurs composants, l’ADN transmis possède peu de spécificités strictement parentales. Les confucianistes qui honorent (tous) leurs ancêtres sont plus conformes aux réalités humaines que nos hommages aux parents. (Ou nos regrets de traumatisme utérins, de la naissance ou de la prime enfance, puis de l’éducation reçue.)

Le procédé de mes billets à venir peut être illustré sans attendre par la publication de l’encyclique papale. Selon Le Figaro du 5. 10.20 : « Le texte de Fratelli tutti suit, grosso modo, le syllogisme suivant: l’individualisme connecté ne crée pas de la relation mais de la solitude ; la toute-puissance promise par la mondialisation vient d’échouer magistralement contre un virus. Dès lors, il faut rebâtir. » Il, le Pape, reconnaît à ce titre avoir été inspiré par le grand imam du Caire, Ahmad al-Tayyeb, qu’il cite à plusieurs reprises dans le texte, une première dans l’Église catholique.

A prêcher pour ma paroisse, je dirais que c’est là toute la problématique qui motive que je fasse Alan Watts recevoir Madame Corona.

Faut-il se motiver pour rétablir les choses comme avant ?

Faut-il au contraire recevoir Madame Corona comme un don céleste ouvrant du « pas comme avant », sur la constatation, à y regarder d’un peu plus près, que ce monde dit d’avant n’est qu’un tout de suite de quelques années, par rapport à un Vivant de milliers d’années, qui fut préhistorique avant qu’être aux actualités - « dernière minute ». Toute dernière nouvelle, au fait : Donald Trump est Président des États-Unis d’Amérique, mais, avec ou sans Covid, Donald Trump ces jours-ci se comporte comme s’il demeurait d’abord Donald Trump.

Et moi, et moi, ces jours-ci, et milliers d’année de cette forme de vie (dite) terrestre, chanterait Jacques Dutronc – qui devenait fort philosophe quand il buvait un dernier verre avec Jacques Lanzmann – lequel randonna du côté de Kathmandu s’enquérir de La baleine bleu.

&

Watts, vues ces connexions (avec bien d’autres bien sûr), ne pourrait ensuite que craindre une certaine naïveté du Saint Père, tout comme celle du Maître de sa jeunesse Dmitri Mitriénovic, croyant pouvoir contribuer à sauver la Paix en allant plaider sa cause auprès de philosophes patentés (dont Bergson) et de grandes personnalités d’Europe. Il aurait voulu les convaincre de faire barrage à Hitler (au sobriquet de service secret « Adolf, Reich Covid »).

Mais, il semblerait que la métaphysique ne fasse plus bon ménage avec la politique ou l’humour noir. La métaphysique se cache (se confine) d’ailleurs derrière les murs de catégories telles que la mystique, la poésie/poétique, poïétique, le symbolique, le métaphorique ou la sémantique ceci ou cela. Ou bien encore cette tarte à la crème de « l’Histoire ancienne ». Mais, je ne suis pas historien… Simplement, beaucoup de choses très actuelles, voire de l’actualité « future », à venir donc, me font penser à diverses choses que l’Histoire nous dit appartenir au « passé ». Elles appartiennent en réalité à la Permanence des choses, par ailleurs qualifiée d’Impermanence & Changement. Ou encore Mouvement Immobile…

&

De tout ça, il ne sera probablement pas beaucoup question dans ce blog. L’ésotérisme surréaliste ne porte aucun jugement de valeur métaphysique, si tant est qu’une valeur puisse copuler avec la métaphysique.

Et, - ce sera ma dernière remarque liminaire : alors qu’Alan Watts était à son pic de notoriété en Californie, des amis lui dirent en substance :

« STOP ! Sinon le prochain pas te fera Gouverneur, et le suivant, bien pire encore : Président ! »

 

 

 

21 août 2013

Devoirs de Vacances (3/3)

Devoirs (& amusements) de vacances

Ego cosmétique et ego cosmique

 

Puisque le terme de signification de la splendeur du Soleil s'utilise comme signification de Dieu, il faut en dire un peu plus, au sujet du Signe : à priori il ne laisse qu'une alternative. Soit l'être humain est débiteur du signe1, soit il en est le créateur et sa nature est celle d'un producteur de signes.

Ce qui revient à dire que l'existence humaine a un sens ou n'en a pas.

Que le sens de l'existence nous vient du dehors ou de nous-mêmes,

Qu'il y a d'abord l'essence ou l'existence,

Que ce sens est transmis par diverses idéologies rivales, souvent en conflit – éventuellement guerrier.

Qu'elles pourraient peut-être aller ensemble... voire de concert !

Qu'à moins de se plier à la loi du plus fort (ou du plus avantageux pour soi-même, ce que Chogyam Trungpa qualifia de « matérialisme spirituel »), comment trouver le Juste Sens des choses et s'y accorder ?

Et, comment trouver cette part spécifiquement faite pour chacun d'entre nous ?

Mais, qu'à poser cette dernière question dépourvue de toute alternative se dénote un ''esprit religieux'', pour lequel le Tout a un Sens & Tout est signe de ce Sens de l'existence humaine & qu'il nous appartient de le déchiffrer, il convient d'y regarder d'un peu plus près. Le mot ''chiffre'' nous vient du sanskrit sunya (vide) qui passant par les arabes au Moyen-Age nous a donné chiffra, pour signifier ''zéro'' ou ''secret''. J'allais écrire : jusque là, c'est pas grave ! Car, ensuite, force est de constater que ce ''chiffre'' peut aussi bien concerner une réalité, un fait, un acte ou l'énoncé de ceux-ci. Et, dans ce deuxième cas, il est indispensable de connaître le langage utilisé, le mode d'emploi du déchiffrement. Tout français de ma génération et antérieure connaît au moins un vers de Verlaine du fait qu'il servit de chiffre au Débarquement Allié en Normandie, sa première partie « Les feuilles mortes de l'automne... » signifiant (= étant le signe de se mettre) en alerte et la seconde partie « …bercent mon cœur d'une langueur monotone » donnant le signal du commencement des opérations. On peut noter que ce chiffre est purement conventionnel. Par rapport au sujet de ces lignes, il s'agit d'autres choses, notamment deux :

La réalité d'un menhir (ou d'une stupa primitive) que les uns assurereront qu'il est un symbole religieux dont on ignore la signification exacte et les autres qu'il est un gros caillou planté en terre dont on se demande l'utilité. Le signe n'est plus exclusivement conventionnel : sa réalité objective peut peser plusieurs tonnes...

Le sens du Sacré, la relation directe à l'Univers, le comportement physique ou mental suscité par l'existence même d'une Nature, qui nous environne de toute part et nous affecte (par exemple de sa chaleur ou de sa puanteur), fonde toute religion comme toute science athée2. Empruntons sans attendre un chemin de traverse : les religions (& les libres penseurs eux-mêmes) énoncent ces réalités naturelles et dictent les comportements que l'on Doit avoir face à ces réalités. Et, elles ne sont pas toujours d'accord sur ces énoncés et ces comportements ''adaptés'' ; on peut remarquer que plus elles en font des discours, des doctrines, des règles plus elles ont tendance à oublier l'objet référencé par ces discours pour se concentrer sur la propagande de ceux-ci (joignant au besoin le sabre au goupillon). Leurs discours en devient aussi conventionnel qu'un chiffre de service secret, avec d'ailleurs des conséquences souvent aussi bellicistes.

= =

1- Ces billets de vacances, ajoutés les uns aux autres, produisent un effet assez loufoque (je suppose). Ils suivent la pente de mes associations d'idées, avec ses changements de niveaux, de catégories, voire de point de vue. Quel en est le fil conducteur ? Difficile à dire, c'est une jungle.

Mais, la Nature elle-même n'est-elle pas une immense jungle, un immense amas chaotique, que la pensée voudrait réduire à sa merci classifiante et géométriquement ordonnée ?

2- La première de toutes ces associations d'idées provient d'évidence (à mes yeux) de ce que j'ai été choqué d'une publicité à la télé dans laquelle une marque de déodorant ironise sur l'opposition de la sueur comme facteur positif et de la sueur comme facteur négatif. Elle entend nous faire penser que tout aspect positif de la sueur est une erreur, voire l'expression d'une certaine imbécillité générale, mais que – grâce à son produit d'une efficacité incomparable – le problème peut être purement et simplement supprimé : plus de sueur, donc d'interrogation à avoir sur ses aspect attrayants ou ses aspects repoussants. (Le spot publicitaire et moi-même laissons de côté la fonction d'homéostasie thermique de la sueur).

Se laisser aller à ses associations d'idées peut être très amusant (de grands comiques, tels Fernand Raynaud ou Coluche le prouvent sans qu'il soit besoin de faire spécifiquement appel à la lexicographie comme Raymond Devos s'en était fait la spécialité) ; cela permet de se libérer de la biblio-latrie et faire l'expérience hilarante que débattre de mots sans avoir l'expérience de la chose à laquelle ils se référent est stérile et inutile pour avancer sur le terrain. Lequel ''terrain'' est celui de ma vie à moi de tous les jours à moi, les miens et pas ceux du voisin ou de ma voisine au demeurant charmante. Toute chose bien terre à terre...

Progresser sur une voie de libération ne consiste pas à passer d'un chapitre à l'autre de nos croyances, mais à marcher sur le terrain tel qu'il est, par un soleil ou une pluie tel qu'ils sont. Se contenter de croire en sa propre expérience de la vie humaine peut être aussi néfaste à long terme que de se fier, de croire sur parole ce qu'en dit le manuel.

D'un autre côté, d'obéir à la seule loi de son expérience personnelle peut induire à l'erreur. A court terme, l'expérience prouve qu'aller chez le dentiste est au moins, - le plus souvent -, désagréable. Donc, évitons de prendre rendez-vous....une leçon qu'inspire l'expérience ?

Clarifier intellectuellement un problème peut ne pas être inutile, si l'on dispose de moyens pour le résoudre...(il est absolument certain, aussi sûr que 2+2=4 que si j'avais été faire mes courses en voiture climatisée conduite par un chauffeur expérimenté, l'autre jour dont je vous entretiens ne m'aurait pas fait suer!)

L'exposé d'un ''problème'' ne vaut qu'en ce qu'il est le miroir d'une réelle difficulté existentielle et qu'à l'examiner à ciel ouvert soit il disparaît soit la solution s'impose d'elle-même. Ou encore, apparaît dans toute son absurdité. S'il est clairement établi que l'excès de sudation provient de ce que vous avez couru en plein Été en pardessus, mettez-vous en maillot...3

Mon devoir de vacances préparant mon sujet de la rentrée sociale4, on notera qu'il en va de la vie spirituelle comme de la sueur : le meilleur moyen de ne pas y accéder (en bien ou en mal, que serait par exemple une vie spirituelle réduite à un moyen de réconfort moral), c'est de supprimer ou de vider de tout sens l'idée même de l'existence d'une chose ou entité appelée «spiritualité», ou QI, ou Soma.

C'est de faire à «spiritualité» le même sale coup que l'on fit à «convivialité».

«Convivialité» était un concept permettant de comprendre comment on peut vivre, produire et être sociétale ment (!) utile tout en obtenant ou élargissant sa propre liberté d'action ; et l'idéologie dominante en a fait l'heure de l'apéritif, le verre de l'amitié ou un repas pris en toute ''convivialité''. L'usage du terme de ''convivialité'', tel qu'il fut initialement défini, indiquant tout instrument dont l'individu demeure le maître et, en droit de s'en faire une fête, pourquoi se l'interdire à l'heure de l'apéro ? Certes. Il n'en demeure pas moins une Sortie individuel (ou d'individus) du Système.

« Spiritualité » ne sera jamais une sorte de raffinement de l'esprit (entendu comme psyché) ; « Spiritualité » est Sortie de l'Espace-temps tout comme de la Conscience du Corps-esprit (psychosomatique). Spiritualité est Déification (fut-elle athée) momentanée ou définitive. Spirtualité est un Au-Delà du Par delà (de toute conception ou pratique religieuse)... et entière et totale absence d'ingérence de l'ego. Ce qui le fait dire sublime et ineffable...

Surtout, n'en parlez pas à votre médecin ou à votre « psy »... il vous ferait enfermer !

= =

Pour la sueur (et sa potentielle convivialité, à propos!)

Le scientifique peut noter : « L’odeur corporelle, bien plus qu’une gêne »(13/08/13)

« Notre corps a une odeur. De même que tous les animaux de la Terre ont leur odeur. Les bactéries de notre peau décomposent la sueur et créent une empreinte personnelle de chacun de nous. Les émotions et l’attraction sexuelle ont elles aussi leur reflet olfactif. L’essor de l’hygiène personnelle ferait-il disparaître cette voie de communication ?

La peau est l’organe chargé de la réfrigération du corps (…) La flore microbienne prolifère dans les zones du corps où les glandes sudoripares et sébacées (qui sécrètent de la graisse) sont nombreuses et où l’humidité est retenue par les plis corporels, les vêtements et les chaussures.  Il n’est donc pas étonnant que les aisselles, l’aine et les pieds soient les parties les plus odorantes de notre corps.
(…) En conséquence, notre odeur corporelle, réduite aujourd’hui au minimum, est passée du statut d’élément notoire de notre personnalité à celui d’objet d’études scientifiques. »

'Sources : « L’odeur corporelle, bien plus qu’une gêne »(13/08/13)
-    www.leblogdelapeausaine.org 
-    International Journal of Cosmetic Science - History of Hygiene
)

Auteur : Andrés Martínez, journaliste scientifique

=

Et Le Soûtra du Lotus de la Bonne Loi nous Rappeler

« Le Bôdhisattva Mahâsattva qui possédera cette exposition de la loi, qui l’expliquera, qui la lira, qui l’écrira, obtiendra la perfection du sens de l’odorat, lequel deviendra pour lui doué de huit cents qualités. Avec cet organe de l’odorat ainsi perfectionné, il percevra les diverses odeurs … celle des fleurs... les divers parfums des fleurs aquatiques... les arbres... les diverses espèces de créatures, telles que l’éléphant, le cheval, le bœuf, la chèvre, les bestiaux, ainsi que celles qui s’échappent du corps des différentes créatures qui sont entrées dans des matrices d’animaux ; celles des enfants des deux sexes, des femmes et des hommes ; celles des herbes, des buissons, des plantes médicinales, des arbres, rois des forêts... celui des cent mille espèces de mélanges de fleurs divines de tout genre... il les reconnaîtra ; et l’organe de l’odorat ne sera pas pour cela blessé ni offensé chez lui de ces diverses odeurs.

(61.) Son corps devient parfaitement pur, pur comme s’il était de lapis-lazuli ; celui qui possède ce noble Sûtra est constamment un objet agréable aux yeux des créatures.

(62.) Il voit le monde sur son propre corps, comme on voit l’image réfléchie sur la surface d’un miroir, existant par lui-même, il ne voit pas d’autres êtres [hors de lui], car telle est la parfaite pureté de son corps.

(66.) La pureté de son corps est telle, qu’il y voit la totalité de cet univers ; et cependant il n’est pas en possession de l’état de Dêva ; c’est son corps naturel qui est ainsi doué. »

= = =

= = =

J'ai découvert l’œuvre d'Alan Watts un an après avoir découvert l'étude et la pratique intensive du Yoga. Le Yoga m'avait laissé entendre que la seule utilité de l'ego est d'avoir conscience d'exister plutôt que d'être mort ou non-né, que l'ego n'est que la 1/21nième (voire 63nième) partie de l’Être selon les indiens, 1/99nième selon les tibétains. Si j'avais bien compris (mon étude/apprentissage est un peu lointaine : 1966-1967), la différence entre indiens et tibétains (ou chinois) tient au fait que ces derniers pensent qu'un problème philosophique ne peut être résolu s'il n'a d'abord été posé. Il n'y a rien à trouver ou à réaliser qui ne soit déjà là. Pourtant, c'est comme ça, des «problèmes» se posent à nous. Force nous ait de constater a-) qu'ils sont là b-) qu'ils n'ont pas lieu d'être là c ;-) qu'ils peuvent donc disparaître d ;-) qu'ils ont disparus.

Pour reprendre l'exemple si contingent de la sueur : il faut croire qu'elle existe, il faut expérimenter personnellement son existence «positive» ou «négative», il faut en tirer les conséquences et s'en libérer.

Si vous n'avez jamais sué de votre vie, il est peu probable que vous puissiez imaginer ce dont je parle.

Si lisant Alan Watts on ne remarque pas que ce qui vaut pour lui vaut pour soi, la lecture de son œuvre est inutile.

Ce pourrait être une première distinction fondamentale provisoire entre le psychologique et le spirituel : le psychologique observe le dehors, le spirituel (la chose de qualité spirituelle) vu au dehors trouve un écho ou un reflet directs en soi-même – et réciproquement. Dans la ''chose spirituelle'', le mot EST la chose. Le psychologue démontre - à juste raison - que la ligne Maginot du mental est infranchissable ; le spirituel passe par la Belgique du territoire Réel, du terrain tel qu'il est...

 

Mais, je ne pue la sueur qu'autant que vous la sentez.

 

«As I am also a you, this is going to be the king of book that I would like you to write for me.» (Comme je suis également vous, ça va être le genre de livre que je voudrais que vous écriviez sur moi.) nous dit Alan Watts en première ligne de In my own way.

Ambition passionnée d'un fervent de son œuvre, j'aimerais que mon prochain essai soit du genre de livre qu'Alan Watts aimerait lire sur sa philosophie.

Les notes de ce blog en seront l'ébauche dans les mois à venir.

1Tel que l'a chanté Rabindranath Tagore, par exemple.

2A mon avis, qui n'engage que moi, penser qu'une connaissance puisse être rigoureusement athée est aussi absurde que de prétendre que nous sommes les créateurs de la nature ; nous sommes les créateurs de ses chiffrements, tout au plus.

3Je dois d'ailleurs avouer que je me prépare à mettre en ligne ce devoir & amusement de vacances alors que cette fin d'après-midi j'étais de retour de mon parcours habituel, mais ayant été trempé jusqu'aux eaux par une averse bienfaisante que la chaleur ambiante s'est chargé de sécher sans avoir toutefois le temps que ne s'enclenche la moindre sudation : j'étais déjà de retour chez moi, mes vêtements secs, le corps frais et dispos, l'esprit clair. Ce qui m'a donné l'idée de relire ce devoir & amusement de vacances d’Été.

4Selon le calendrier citadin. Dans l'ancienne agriculture, l'automne marque la fin des récoltes accompagnée d'un ralentissement & changement d'activité.   

27 décembre 2013

Trajectoire et Cheminement

Trajectoire & Cheminement 1/3

 

/

(en trad. et simplifié le) Qi

 

Par exception à ma règle d'une réflexion spiralée

(= en fait, mon goût et ma psychologie, par opposition à des exposés pédagogiques, clairs et précis, supposés facilité la transmission. Pour la transmission d'un enseignement ou d'un renseignement verbal, par exemple la date de la bataille de Marignan ou l'heure de départ et d'arrivée des trains en gare de Perpignan, l'exposé didactique s'impose. Mais, d'un cœur-esprit à un autre, communication entre des vécus ou des expériences existentielles, je ne le crois pas. Certes, si vous n'avez compris de la date de Marignan que « 151? » 'et quelque chose' vous n'en connaissez pas la date exacte du tout et à ne savoir d'un départ «vers 20H» on s'expose soit à une longue attente, soit à rater le train ; mais la communication inter-personnelle est un peu plus légère et nuancée de souplesse.)

je voudrais aller droit au but, à supposer bien sûr qu'une trajectoire aille droit :

Prenons la trajectoire d'une balle. D'une balle de ping-pong ou d'une planète de notre système solaire, voire de la Lune ou du Soleil lui-même – tous ces objets ayant à nos yeux l'apparence de la parfaite rotondité d'une boule. Balle de ping-pong, de tennis, de football ou de mousquet, boulet de canon ; boule de pétanque, de neige, des premiers Spoutniks ou des étoiles filantes, il n'y a que l'embarras du choix.

Quelques points communs apparaissent d'évidence : leurs trajectoires dépendent de la puissance de lancement, de leurs poids et de la distance à parcourir avant de percuter la cible. Ainsi, ne l'oublions pas, de facteurs environnementaux (tel le vent pour une balle, les aspérités du sol pour une boule de pétanque ou l'attraction & gravité pour les satellites, etc.)

Je remarque l'existence de nos modernes vaisseaux spatiaux, ainsi que des roquettes à tête chercheuse, etc. Ils sortent totalement de notre propos : ils possèdent leurs propres moyens de propulsion et, de plus en plus souvent, de ciblage de l'objectif à atteindre. Restons-en à la classique idée d'une trajectoire dépendant de sa visée, son poids et de sa puissance de lancement, mais contrainte de tenir compte des obstacles rencontrés (passifs comme les aspérités du sol ou actifs comme le vent ou l'attraction terrestre, solaire ou interstellaire).

 

Ce sont des réalités scientifiquement établies, fort complexes en elles-mêmes, mais bien plus encore dans chacun de leurs contextes comme dans leurs dynamiques et interactions diverses.

 

Je voudrais les prendre ici comme métaphore du sens de nos existences.

 

Et, au passage, noter que la distinction majeure et/ou essentielle entre l'agnostisme et l'apophatisme est que le premier affirme que «nous ne savons pas» quand le second suggère que «nous ne savons pas le dire» ou que nous en disons trop et ne parvenons pas à nous entendre (en nous-mêmes presque autant qu'entre nous) sur ce qu'il devons en dire. Qu'au milieu ou d'un peu de tout ça, il y a des « réalités », dont on ne peut guère parler que par périphrase tel Zhuangzi (Tchouang-tseu) disant que «le Tao est le moyen que nous empruntons pour marcher». Faut bien dire (!) que l'on ne peut pas en dire beaucoup plus. Et, comme le dit aussi Zhuangzi, ceux qui parlent du Tao n'en ont seulement pas même entendu parler.

 

Plusieurs disciplines se voudraient traquer ce ou ces éléments essentiels constituant une trajectoire existentielle. Éléments si "basiques" (constitutifs, universaux ou invariants) qu'ils nous permettraient de comprendre le destin de n'importe quel être humain de n'importe où qu'il vienne et quel que soit son époque.

 

Je me demande si toute la question, ou la perte de temps, pour Connaître Qi, Spiritus, Pneuma, etc. (j'en mentionnerai quelques autres) ne serait pas de croire que Qi est chinois, Spiritus latin et Pneuma grec. Babylone !

 

Il y a une différence entre la « trajectoire orbitale » des Spoutniks et la « trajectoire » de la balle qui tua le Président J.F. Kennedy (pour mentionner deux faits appartenant en gros à la même période).

 

Dans le premier cas, nous parlons d'une prouesse scientifique ; dans le second, d'un assassinat.

 

Dans la perspective que je tente de tracer ici, il ne s'agit que d'une question de trajectoire, ici défini notamment par la puissance de lancement, de leurs poids et de la distance à parcourir avant de percuter la cible. (Dans le cas d'un satellite, la sortie et surtout la rentrée dans l'atmosphère peut être assimilé à une « percussion »). Mon propos n'est donc pas de saluer la prouesse ou de condamner un acte criminel.

 

Teilhard de Chardin, brancardier pendant la Guerre 14-18, courait chercher les blessés sous les rafales de mitrailleuses. On s'étonna qu'il n'ait aucune peur de la mort. Il répondit : ce ne serait que de la matière venant percer de la matière.

 

Toi, Qui Est l'Un, l'Unique et le Même,

Mais, que nous Prions de divers Noms...

dit la prière de l'Arche (Lanza del Vasto)

 

à suivre...

 

Publicité
Publicité
4 février 2014

Trajectoire & Cheminement 3/3

Trajectoire & Cheminement 3/3

 

 

Deux-trois points sont à mentionner pour terminer cet intermède assez ludique.

Ensuite, je pourrai passer à ma joie de relire Psychothérapie... qui sera une occasion de reprendre l'ensemble des thèmes de la philosophie d'Alan Watts sous l'angle d'une œcuménie et écologie planétaire, commençant par un rejet de toute psychothérapie comme « gendarme de la conformité aux valeurs ambiantes1 », se poursuivant et se développant par une immédiate modification d'approche de la vie quotidienne comme d'une possibilité de tourner la clef d'une Porte (réellement) de Paix spirituelle (et donc inter-personnelle).

 

Il ne peut y avoir de bateau sans coque, ni de maison sans toit. Ce sont comme les «fondamentaux» qui les différencient, tout comme la présence d'une idée ou d'un symbole de transcendance est nécessaire pour ce qui est du sacré et/ou du religieux. Conditions nécessaires mais insuffisantes pour naviguer, avoir une maison qui soit un abris ou une vie intérieure qui soit mystique (déification et/ou spiritualisation du corps) et communiante (religion et/ou compassion).

On peut alléguer sans trop de risques qu'il y a une ressemblance entre ces mécanismes et l'établissement spécifique d'une trajectoire de vie et son insertion contingente2.

On peut aussi couper court en prenant sans attendre un sentier de traverse : derrière son masque de signe d'une transcendance royale, la Reine d'Angleterre, à 85 ans, n'a toujours pas abandonné son ego de passionnée du cheval, ni de «garçon manqué» qui, voici une vingtaine d'années mettait encore la main dans le cambouis du moteur de ses automobiles, qu'elle conduisait elle-même à un train d'enfer, etc. Ou, se demander si la rapidité de l'incident ne proviendrait pas d'un simple souci d'explication au vu de cette curiosité que serait une cérémonie officielle organisant le plongeon d'un cavalier et de sa monture dans la Tamise ! Pourquoi pas se demander si mon interprétation du vif mouvement de sémaphore des bras de la Reine est bien exacte, en dépit de l'exactitude de l'importance vitale qu'a toujours joué la Tamise et le Port de Londres dans la puissance économique et militaire de l'Angleterre... ?

Il est également permis de penser : qu'est-ce que ces galimatias du toit d'une maison sans murs, de navire sans voilure ni moteur, d'une transcendance ou d'un sentiment religieux sans religion instituée ?

J'ai déjà eu l'occasion, ailleurs, de déclarer qu'on « ne peut envisager de saborder deux ou trois escadres pour diminuer la population féline britannique »3.

Qu'attendre de telles notations, et quelle réflexion peut-on en tirer qui se fasse elle-même puissance de lancement et poids d'une trajectoire spirituelle ?

La naissance et la mort sont deux réalités antagonistes, mais qu'en est-il de la Vie et de la mort, l’Éveil ayant été obtenu ? Qu'est-ce qui meurt, qui était apparu à la naissance ; et qu'est-ce qui ne meurt pas qui n'était déjà/ou n'était pas là dès la naissance ? La mort était-elle seulement le retour au statut d'avant-naître ? Notre existence n'a-t-elle strictement aucune raison d'être4 ?

 

Korzybski et son « le mot n'est pas la chose » est un écho moderne de lointaines manières de voir....

L'avancée sur le territoire réserve des surprises que le tracée sur la carte n'indique pas...

Il en va un peu de même entre le cheminement et la trajectoire... A moins qu'on ne dise qu'une trajectoire est d'ordre épistémologique, dont la véritable visée est de faire de chaque pas du cheminement un éternel présent... Ce sera à vérifier (pour le confirmer ou le démentir).

 

« C'est grâce au doigt

Que vous pouvez montrer la lune.

C'est grâce à la lune

Que vous pouvez comprendre le doigt.

La lune et le doigt

Ne sont ni différents ni identiques.

Cette parabole sert simplement

A conduire les adeptes vers l'éveil.

Une fois que vous avez vu les choses telles qu'elles sont,

Il n'y a plus de lune ni de doigt. »

Écrivit le poète et moine japonais Ryökan (1758-1831)

comme pour rappeler Zhuangzi affirmant que les mots doivent être abandonnés une fois que la réalité qu'ils désignent a été saisie.

 

Post-scriptum : Il est normal et légitime que l'amateur/amoureux/pratiquant s'intéresse plus aux règles du jeu de pétanque ou de billard, etc. qu'à l'ésotérique « balistique ». Et, tout aussi bien sûr, s'il n'y avait un jeu à pratiquer ou un tracé sur une carte, irions-nous vérifier sur le terrain/territoire ce qu'il en est vraiment, dans le cheminement de chacun ?

 

 

 

 

 

 

 

1Se souvient-on qu'il exista (ou existe encore, mais en secret) une Agence de psychologues chargée d'intervenir dans les Entreprises pour « soigner » les patrons atteints de Paternalisme ; très grave névrose patronale conduisant la personne atteinte à une «inhibition à supprimer des emplois», voire pire encore (!) préoccupée du sort des familles dont l'un des membres est employé dans son entreprise ? Dieu merci, cette maladie mentale est en voie d'éradication totale quasiment sur toute la surface de la planète Terre !

2Dans le Christianisme insertion et/ou incarnation, c'est beaucoup plus l'aspect intégration/action sociale qui est connectée que l'incarnation comme unité du corps et de l'âme. Dans l'expression « l'Esprit s'est fait chair », il faut entendre bien sûr que l'Esprit s'est fait « corps et âme », et pas seulement un assemblage physiologique...

3Ne faisant que reprendre les démonstrations pleines d'humour de Willy Matthey dans son intervention, p 115, L'Homme moderne et son image de la nature, Ed. de la Baconnière, 1975.

4Alan aimait donner cette expression en français. Titrer La Signification du Bonheur, était alors (1940) possible, mais guère un sous titre « La raison d'être du Bonheur, Recherche de la Liberté spirituelle dans la psychologie moderne et la sagesse orientale » (Je souligne toutefois la proximité des mots Bonheur et Liberté, dès 1940, sans attendre l'ambitieux Bonheur-liberté de S.C. Kolm, pour définir le Bouddhisme profond.)

21 juin 2014

Un Intermède supplémentaire

(Je résume : je n'entreprendrai de traiter « à fond » de l'actualité d'Alan Watts qu'en fin d'Automne. Le motif est celui invoqué dès l'ouverture de ce blog : un roman que j'écris, lequel, pour de bon cette fois, appelle son achèvement.

Je nourris l'espoir d'encourager mes visiteurs à ne pas se lasser ...hum !... de tous ces délais et « intermèdes » divers, en sorte...hum !... que je les retrouve un jour ...hum !...comme lecteurs de l'ouvrage que j'entends tirer ...hum !... un jour ...hum !...de ce blog sur Alan Watts.

Hum ! Lecteurs aussi de mon roman, qui participe tout à fait de la philosophie d'Alan Watts.

D'où ces quelques notules de rappel de lieux communs... ou qui selon moi devrions avoir en commun !)

 

Une pensée philosophique est de son auteur ; la Tradition n'appartient à personne, pas plus que l'état de conscience spécifique (nommée par certains spirituel) permettant d'accéder à son « ésotérisme » universel.

La question soulevée, de la relation de l'âme humaine à l'Esprit cosmique, étant atemporelle attendra bien encore quelques mois mon humble avis, qui n'a strictement rien d'original sur le fond. Et, je suis bien sûr qu'en votre propre Voie, ou tel sentier y conduisant, votre marche restera indifférente à ce nouveau délai.

 

Divers auteurs du XX° siècle, ouvertement tel Camus ou dissimulé dans un repli de sa pensée tel Kazantzakis, de nombreux penseurs et théologiens également (ou encore Alan Watts, en son a-théologie et/ou post-théologie) se réfèrent à la « légende du grand inquisiteur » contenu dans le dernier roman de Fédor Mikhailovitch Dostoïevsky Les Frères Karamazoff. Pour ma part, adolescent distrait, je pensais purement et simplement que Dostoïevsky était un auteur du XX° siècle. Les divers thèmes de son œuvre sont tellement d'actualité qu'il est d'ailleurs possible qu'en ce moment même, un adolescent aussi distrait que je le fus, est persuadé que Dostoïevsky est une génial auteur d'un XXI° siècle, siècle lui-même en son début d'adolescence ! Sait-on jamais...

L'erreur est compréhensible. Dostoïevsky sort des frontières de la Russie du XIX° siècle et s'universalise chaque fois que l'esprit de liberté et d'amour est en butte aux tendances de normalisation, de standardisation et d'aliénation de la lettre supposée en transmettre toute la vitalité joyeuse et fraternelle. Car Jésus, savez-vous, était en son Incarnation un joyeux luron d'une affection débordante. Le Prince Mychkine, le héros de cet autre œuvre de Dostoïevsky – L'idiot – est une imitation de Jésus-Christ (un Jésus qui n'aurait jamais été induit en tentation).

Sans compter que ces deux là avaient en commun d'associer très étroitement à l'esprit de liberté et d'amour celui de vérité et de justice. Et ça, il faut l'avouer, c'est y aller un peu fort !

 

Ces notules sont bien loin, semble-t-il, de la préoccupation d'un Éveil au sahaja nirvikalpa samadhi, au Tao immortel ou au suprême Satori. Il est toutefois bon de savoir que la « santé mentale » ne saurait consister à se tenir au dessus de tous les soupçons de l'Inquisition normalisatrice, qu'elle soit religieuse ou laïciste. Et, avec prudence, qu'il est relativement admis que l'esprit de liberté et d'amour, de sensibilité à la souffrance ou au désarroi de l'autre, sont des facteurs d'homéostasie mentale.

Voire qu'à compatir, on reçoit plus que l'on ne donne !

 

Et, pour en revenir à mon « dada » personnel, je rappelle que la fin du Moyen-Age traditionnel est à chercher fin 13°/début 14° siècle, que la légende du Grand Inquisiteur est supposée se dérouler au 16° en Espagne, mais aurait pu l'être sous le Maréchal Franco, ou en Russie lors des procès staliniens. Le zéro et l'infini ou L'aveu, respectivement d'Arthur Koestler et d'Artur London, sont bien plus représentatifs de l'Inquisition moderniste que les ténébreuses affaires de l'Inquisition ecclésiastique. (Dont les condamnations d'avant la Renaissance furent, le plus statistiquement du monde, moins fréquentes qu'on ne le laisse généralement supposer.)

 

Mais, tout ça n'est qu'intermède récréatif à l'approche des départs en vacances.

 

Sauf peut-être, qu'il faudra bien reprendre certains points par le menu, à partir de plusieurs aspects.

Par exemple,

que le Nouveau Testament (I Cor. 15, 46) nous dit que « Ce n'est pas le spirituel qui paraît d'abord, c'est le psychique puis le spirituel. »

que la Légende du Grand Inquisiteur est racontée à Aliocha le plus jeune frère, par Ivan Karamazoff, un rationaliste convaincu dont la santé mentale se dégrade toutefois sous les coups de boutoir de 'contacts' avec le Diable

qu'Aliocha est un novice en formation sous la houlette du Starets Zosime, un surprenant personnage qui « loin d'être sévère, paraissait enjoué » et qui affirmait que « La vie est un paradis où nous sommes tous, mais nous ne voulons pas le savoir ! » (Ce que dit aussi Alan Watts, se référant au Tao)

que celui qui a l'expérience de l'authentique foi ne peut qu'embrasser ses accusateurs (tout comme le Christ le fait pour l'Inquisiteur) « Car, à la logique, il ne sait opposer que l'amour »

(cf. Dostoïevsky, par Henri Troyat, Arthène Fayard 1960, p 403)

que Dostoïevsky, à l'instar de nombreux auteurs du 19° et des débuts du XX° siècle, était grandement préoccupé par la crise de la philosophie occidentale. (De nombreux auteurs russes, mais aussi des Keyserling, Mitrienovic, Gurdjieff, Romain Rolland, Tagore, etc. auxquels il faut adjoindre les tenants de l’École Traditionnelle (dite aussi pérennialisme, si j'en crois Wiki)

 

 

29 juillet 2014

Un Intermède supplémentaire 2/3

 (Je m'en viens donc à mon roman, un roman historique mais d'expression imagée de mon expérience de la philosophie d'Alan Watts, notamment dans ses aspects psycho-thérapeutiques ; ce qui implique qu'ayant saisi le sens des mots j'en fus favorablement affecté, que cet affect positif modifia et/ou modifie encore la direction tracée par ces éléments & entités, et contient et dégage des effets heureux sur tous les plans.)

 

La question est de chronologie (aucunement de causalité1) :

 

J'avais dans les treize ou quatorze ans quand je suis entré dans une « bande révolutionnaire » dont le chef utilisait abondamment René Guénon dans sa critique du « système » comme de l’Éducation Nationale. Mais, en en expurgeant toute allusion ésotérique ou métaphysique.

J'avais vu à la télé, dans le tout premier film d'Arnaud Desjardins (1963), la preuve de l'existence d'une culture & société différente de la nôtre, laquelle on entendait m'imposer comme mienne par la force ! Deux ans plus tôt, un oncle avait même eu le toupet de me menacer d'un « Maison de Redressement », dans laquelle il se faisait fort de me faire admettre. C'est dire !!!

L'aspect indien et « spiritualiste » m'était resté assez étranger. Ce qui m'avait accroché, c'était l'aspect que l'on qualifie aujourd'hui de sociétal. Imaginez l'impact émotionnel sur ma pauvre conscience d'adolescent attardé : des millions de personnes selon les normes de mon oncle , relevant d'une admission en « Maison de Redressement » ! (Quoiqu'il faille préciser que la position des différents gouvernements indiens à l'endroit des saddhus n'est pas éloignée de celle de feu mon oncle.)

En exagérant un tantinet, je me suis intéressé à la philosophie par souci de justifier mon inadaptation sociale et, ce faisant, de me libérer de l'emprise que la société avait sur moi (par la force mais aussi par de multiples moyens subtils d'aliénation, qu'adolescent ce temps là j'appelais de bourrage de crane).

J'insiste sur ces détails (de prime abord étrangers à mon propos), car à l'expression bien connue de « jeter le bébé avec l'eau du bain », je me demande s'il n'y aurait pas lieu de créer son pendant pour la Spiritualité, en émettant l'idée qu'elle est en danger d'être « noyée dans l'eau de son bain ». Une eau rendue noire opaque par l'accumulation de toutes les saletés de l'histoire religieuse du monde. Une eau sale et croupie, dangereusement impropre à la consommation ! L'eau d'une influence culturelle « spiritualisante » venue d'Orient ou née du contact ― parfois tout imaginaire, du reste ― avec l'Orient. Quand un psychothérapeute constate le rôle de compensation, de transfert ou de déni pur et simple d'aspirations religieuses, mystiques ou « spirituelles », ou n'importe quel usage dit névrotique ou « limite » de caractéristiques entrant dans le cadre religieux, il en fait des symptômes pathologiques et va tenter de les faire disparaître. A caricaturer la chose, il conseillera au nom de l'hygiène mentale à Van Gogh ou Salvador Dali de peindre un peu moins, à Gustave Eiffel de jouer un peu moins avec des vis et des écrous, au Padre Pio ou à Ste Thérèse d'aller un peu moins souvent à la Messe. En usant d'aussi grosses ficelles, je ne cherche pas à discréditer telle ou telle pratique clinique et/ou thérapeutique.

Le point que je veux souligner est l'introduction fréquente d'un jugement de valeur entre un grand peintre ou un grand scientifique, qui « eux au moins » sont créateurs, de beauté ou d'utilité ; et les religieux qui, pour leur part, ne serviraient à rien.

Le maître mot du modernisme est « ce à quoi ça sert », et sa notice explicative ajoute «comment et de combien ça rapporte ».

Quand Alan Watts publie son tout premier ouvrage américain, La Signification du Bonheur (1940), il croit bon de l'expliquer d'un sous titre « La recherche de la liberté spirituelle dans la psychologie moderne et dans la sagesse de l'Orient. ». Ce qui laisse entendre que le bonheur ne s'obtient que dans la liberté d'être (ce que l'on est) mais que la qualité de celle-ci ne peut être autre que « spirituel ».

Auteur de deux livres qui m'avaient passionnés en ce qu'ils liaient la pratique du corps à celle de l'esprit (plus précisément, le Yoga et la Spiritualité), l'approche d'Arnaud Desjardins m'avait accroché. Elle revenait à dire que « corporel » et « spirituel », en mouvement, dans la pratique de la vie (et/ou existence), ne sont qu'une seule et même chose, mettons, telle que la marche qui dépend de la solidarité constante de l'usage de deux jambes. (A en juger par certaines théories) Il n'y aurait que deux options philosophiques préférentielles : soit la jambe de gauche, corporelle et matérielle, entraîne et fonde la marche ; soit au contraire la jambe de droite, spirituelle et immatérielle, constituée de simples impulsions électriques (lesquelles mesurables sont donc matérielles aussi).

 

Donc, pour conclure tout provisoirement , le/les problème(s) de savoir si l'on peut et comment être soi-même, libre, heureux, etc. paraissent se poser en termes de société. Diverses disciplines intellectuelles s'en préoccupent, et chacune se définissant par son objet on aimerait bien savoir « où ça se passe », quel est le fin mot de l'affaire, notamment puisque nous en parlions quel est l'objet de la psychologie... si elle peut être d'utilité spirituelle.

 

Ce sera tout le sujet de mon bouquin, de mon prochain billet, lequel ne pourra que demeurer assez énigmatique, car il est SIMULTANEMENT dans la vérité des deux koans précédemment cités :

1 le Cyprès (Éveil, Vérité, Liberté, etc.) est dans la cour

2 c'est mentir et calomnier les maîtres spirituels de colporter de tels ragots.

Enfin, en tout cas, pour ma part, je tiens à déclarer qu'il ne siège ni dans le corps/physiologie, ni dans l'esprit/psychologie, mais, peut-être, s'il est quelque part, en ce moment même, c'est qu'il siège dans le même fait que vous et moi regardons un écran d'ordinateur.

(à suivre)

1Sauf à tenir compte de la loi d'interdépendance, qui est toujours là, mais souvent lointaine et indirecte, indiscernable.

21 janvier 2015

GAP 04 (et dernier)

 Mon premier billet consistera en l'énumération de quelques mots clefs de Psychothérapie orientale et occidentale.

Mon principal instrument d'exploration sera ensuite l'assertion déjà produite : Samsara est Nirvana, mais Nirvana n'est PAS samsara… appliquée à la psy et à la spi :

la psychologie est spirituelle mais la spiritualité ne se réduit PAS à la psychologie, ni d'ailleurs à la physiologie, pas plus qu'à la relation à leur environnement social et naturel.

 

L'actualité française & européenne – et sa pléthore de dérives, contresens, dérapages, voire mensonges – ma dissuade de terminer ces « en Guise d'Avant-Propos » par le rappel de la « dévitalisation » dont les termes russe & slave de Pravda (Vérité) et chinois de Renmin (Peuple) ont fait l'objet. Chacun sait que la Pravda est l'organe du Parti Communiste Russe et le Renmin Ribao (Quotidien du Peuple) du Parti Communiste Chinois. Je me proposais, contradictoirement, de noter que Poutine et XI Jinping rétablissent un principe d'unité dans leurs peuples respectifs, avec en exergue le fait que le Président des États-Unis, au final, ne peut appliquer la politique pour laquelle il a été élu qu'à partir du moment où il ne peut plus être réélu !

Jouant sur diverses associations d'idées, passant par l'opposition entre l'identification au sens de Freud (quasi en synonymie avec valorisation du Moi) et son acception dans les enseignements Gurdjieff & Oupensky (en quasi synonymie avec rétrécissement de la conscience de soi et sa chosification & aliénation dans une situation donnée ou un événement indépendant de sa volonté et de toute possibilité d'action et/ou modification), je pensais pouvoir dégager la communauté et la différence entre Alan Watts et Arnaud Desjardins. L'un divulguant des perspectives métaphysiques interdites, l'autre proposant de tenter d'en faire directement l'expérience.

Cédant à mon habituel plaisir de formules à l'emporte pièce, je me proposais de dire que le Rappel est similaire à celui d'un maître chien, contraint de le rappeler à lui quand il se laisse emporter par une « identification » à tel gibier ou telle personne appétissante sans avoir reçu l'ordre d'attaque. (Sans doute, aurais-je également cédé à mon goût de l'anecdote en racontant comment j'ai sauvé un cycliste en hurlant « Accélérez ! N. de … ! » ; ce qu'il fit en voyant la gueule de mon chien lui sauter au visage. Mon chien le manqua de quelques centimètres et alla s'écrouler dans un faussé. Ce qui me laissa le temps de le rejoindre et de le « rappeler à moi ». Et précisé ce point : ce chien, autrement d'une douceur extrême, entrait en fureur à la seule vue d'un deux roues. J'attribue ce trait au fait qu'un conducteur de moto-cross ne lui évita d'être tué, lorsqu'il était chiot, qu'en l'écartant de sa botte. Mais, un botte de motard, même roulant à petite vitesse…. Ça doit faire mal ! De quoi en être traumatisé pour le reste de sa vie. « Identification » gurdjievienne de chien (!), si je puis me permettre...

Mais, au long de mes Variations wattsiennes, ces questions linguistiques resurgiront.

Pour couper court, je renvoie à cette citation de Porphyre de Tyr : «l'homme qui s'ignore lui-même ne saurait rendre au Dieu des hommages convenables ni en obtenir ce qu'il implore.»

Un aspect très pragmatique de l'Oracle de Delphes…

 

 

27 janvier 2015

Psychothérapie Orientale et Occidentale - 01

 

 

(On comprendra que mon « cas personnel singulier » m'intéresse au plus haut point, qu'en écrivant je cherche à me libérer moi-même, tout en souhaitant sincèrement aider mes visiteurs de quelques indications précises.

Par souci de clarté, il vaut mieux toutefois distinguer ce qui est de mon « cas » et ce qui est de ma libre réflexion philosophique, qui vise à renvoyer mon visiteur à lui-même et son propre cheminement.

Mes allées et contre-allées « littéraires » associant Alan Watts, Arnaud Desjardins et mézigue — au plan romanesque — seront donc désormais placés dans Le Roman du Tard. (Auquel s'ajoute le décalage du temps qu'il m'a fallu pour résoudre mes « problèmes » et entrer sérieusement « en roman », devenir romancier. Au final, si un Éditeur me prend, il importe peu car le résultat se veut, et se voulait aussi, un témoignage.

Certes, par métaphore, il m'est permis d'espérer qu'à l'instar du yin-yang chacun de mes deux blogs, dont certaines parties traitent exactement du même sujet, soit distinct de l'autre dans son approche mais solidaire et complémentaire dans ses assertions.)

(Spiritualité &) Psychothérapie Orientale et Occidentale

Introduction Générale aux Mots et expressions clefs de cet ouvrage (ses rhizomes dans l'existence même d'Alan Watts, et son itinéraire – à lui – également !)

Opinion toute personnelle : Les Lumières (& déesse Raison) me paraissent souvent (mais pas toujours) tenir plus d'abats-jour que d'un éclairage sur l'ensemble de notre réalité existentielle.

Une chose me paraît sûre : nous assistons à un appauvrissement généralisé, parfois à un véritable détournement du sens des mots, depuis l'apparition d'un humanisme & anthropocentrisme impérial, dominateur et arbitraire, aux interventions prétendument « civilisatrices ».

L'apport de l'Extrême-Orient, dans le dernier tiers du XX° Siècle, semble devoir se révéler comme rétablissement, ou élargissement, du sens des mots comme du « Sens de l'existence ». Et peut-être un rappel que notre planète comporte aussi les pôles nord et sud tout comme d'autres continents que « l'Eurasie ».

Les spécialistes comme les érudits y répugnent ; pourtant, transitoirement pour le moins, l'utilisation de mots et concepts composés deviennent de plus en plus avantageux pour leurs compréhension.

« Bonheur-Liberté » pour désigner l’Éveil-Libération (cf. S-C Kolm), «Cœur-Esprit » pour désigner l'instance cognitive ouvrant la Voie de ce « Bonheur-Liberté » (cf. D-T Suzuki, qui avouait en note de son ouvrage magistral qu'il optait pour l'emploi de « esprit » plutôt que « cœur » par crainte de ne plus être compris du tout par le public occidental1.

J'énumérerai d'abord des mots clefs de l'ouvrage par leur ordre d'écriture ; dans un second temps, j'en ferai de libres variations.

Je puis noter sans attendre que le principal mot clef du chapitre Un pourrait être : connaissance-action, i.e. que la connaissance de soi ne présente d'intérêt qu'à proportion de la nouvelle liberté d'action qu'elle permet. (Subsidiairement, une meilleure « aise » dans la perception & représentation de soi-même que notre éducation & la société nous ont données/imposées.)

Psychothérapie orientale et occidentale est une tentative pour jeter une passerelle entre la Philosophie Pérenne et la science véritablement moderne (débarrassée des réductions scientistes, et de ses préjugés agressivement athée et/ou anti-théiste, voire anti-déiste, en dépit des cultes à la déesse Raison et/ou Être suprême qui s'instaurèrent après la Révolution Française.)

L'Oracle de Delphes nous disait : Connais toi toi-même, et tu connaîtras l'univers et les dieux !

L'aphorisme de la science qui a commencé son règne dans la seconde partie du XX° siècle, nous propose : « Connais l'univers et les dieux, et tu te connaîtras toi-même ». (cf. Psycho p 84)

 

1Ou plus que composé : Anne Cheng, traduit Ziran, ordinairement traduit pas « spontanéité », par « de soi-même ainsi ». Je suis heureux de constater utilise ce « ziran » au sens indiqué par Anne Cheng (une véritable idole pour les sinophiles amateurs tel que moi !) Cette spontanéité n'a bien sûr rien à voir avec l'impulsivité ou la franchise.   

26 mai 2015

Faire sans faire sa voie 1/3

Comment emprunter un chemin, un mode de vie en dehors des règles strictes, admises comme inévitables, du modèle standard de la vie moderne ? (Dans le cadre de ce billet, je laisserai de côté la toute première chose qui s'impose, d'une discrimination à faire entre les règles – devenues – réellement inévitables et celles auxquelles on consent par manque de spontanéité.)

Y penser comme variante ou modalité du non-agir ou du karma yoga est le premier écueil à contourner.

Dans l'image de la corde et du serpent, ce n'est pas l'erreur de perception qui est visée, mais notre attitude d'identification à l'objet (neutre, plaisant ou déplaisant) de nos perceptions. Il en va de même pour nombre d'autres métaphores, y compris, peut-être surtout quand la perception s'associe quasi instantanément à la spéculation (type : un billet coloré billet de loterie gagnant achat voiture de sport (et/ou achat robe super séduisante, coiffeur, institut de beauté) conquête fille belle et sexy (et/ou preux chevalier bien membré) supers enfants bonheur et richesse parfaites!)

...était l'une des idées qui me sont venues pour engager ma première étude sur Psy or oc, par le thème d'un « Faire sans faire sa propre voie ».

Mais, je viens par hasard de découvrir un article qu'il me paraît bon de partager avec mes visiteurs :

from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/05/le-materialisme-spirituel-dalan-watts/

...lequel donne ses traductions, dont celle de « does it matter ?» qui rend le « matter » en français par « important ». A titre polémique (seulement), on pourrait tout de suite remarquer que mais c'est bien sûr ! On part en croisade pour délivrer le tombeau du Christ, mais arrivé sur place on découvre les richesses d'Orient ; et alors on découvre un souci bien plus « important » que celui de savoir qui doit garder le tombeau sacré piller les richesses d'Orient ! Puis, dans le souci de protection des pèlerins, on crée ce qui fit office d'argent on découvre le Pouvoir de l'argent, on spécule dessus on finit sur le bûcher des templiers.

(Pour qui voudrait aller plus loin, j'avais tapé dans google « Richesse ou argent+Alan watts ».) Pour revenir à mes propres propos, je traduirais volontiers « does it matter ? » par « cela fait-il l'affaire ? » ou « cela marche-t-il ? » afin d'en revenir à cette question de la corde et du serpent ; et nos identifications, lesquelles sont toujours désastreuses : reculer par crainte de ce que vous percevez, qu'il s'agisse d'une corde ou d'un serpent, butter sur un gros caillou et se casser une jambe. Et voilà ! (Dit en passant, j'ai toujours appris que l'expression « what's the matter ? » signifiait principalement « quel est le problème ? » ou « quel est le point en cause ? », selon le contexte.) En premier thème d'étude, je voudrais essayer de dégager quel est le problème commun ou le point véritablement concerné. J'entends => dans la discrimination psychologie et spiritualité, « spiritualité » étant entendu au sens de « voie de libération » ; c'est littéralement parole d’Évangile, qui dit «alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »

Inversement, s'il convient de ne pas se laisser berner en prenant une corde pour un serpent, je tiens à dire qu'il est dangereux de donner un coup de pied à un serpent que l'on prend pour une corde. Le mot n'est pas la chose, mais il vaut mieux prendre en considération toute pancarte indiquant « chien méchant » (ou toute image d'une mise en garde contre la corde qui est un serpent ; tant est, à tout prendre, qu'il mieux vaut percevoir un serpent dans une corde que l'inverse). Le faire sans faire ne saurait être au plan verbal bien plus qu'une modalité ou une variante de l'agir sans agir, mais soyons pragmatique : que fait-on quand on agit sans agir ? Que l'on pense sans penser ? Que l'on est sans être ?… qu'on marche en une voie spirituelle qui est nôtre… le sujet de l'ouvrage Psychothérapie Orientale et Occidentale.

29 juillet 2015

Devoir de Vacances 02

Aux parallèles Comparaison et Tradition – bien que ce puisse paraître déjà empiéter sur mes futures Variations Wattsiennes – j'ajouterai Entre-Aide et Compétition. Ce faisant, je sors un tout petit peu de l’œuvre proprement dite, mais pas de son esprit. Je rappelle la déception qu'éprouva le jeune Alan quand il constata la vanité & l'impuissance de son Maître à agir pour la Paix1. Également, qu'un « Tao » chinois n'est pas le Tao, sans nom, ni attributs.

A mon sens, nous avons là une sorte de mission simultanément ésotérique et écologique, qu'il faudra bien accomplir s'il en est encore temps. Nous avons encore trois siècles pour cela, si l'on en croit ce que de grands Rishis de l'Inde communiquèrent à Alain Danielou.

Ce pourrait être aussi une manière de séparer psychothérapie et moyen de Libération spirituelle : la « normalité » psychologique se juge à sa conformité avec le tradition sociale & culturelle particulière à laquelle on appartient ; et à laquelle on réserve un esprit d'entre-aide, donc au dessus de la compétition interpersonnelle. Un moyen de Libération, en tant que « moyen », reconnaît l'autre dans sa qualité d'autre & différent de soi-même sans prétendre le modifier en quoi que ce soit (à plus forte raison, le « convertir » à soi… ses propres croyances, goûts, raisonnements, etc) ET un moyen de Libération, en tant que « visée » ou perspective finale de la Voie, comporte l'acceptation de se fondre dans n'importe quel aspect de la manifestation cosmique du vivant… par exemple, cette coulée de lave en fusion qui va anéantir sa propre existence terrestre dans trois ou quatre secondes2 ! La Tradition suit la voie de la Nature (et celle de la Culture s'y conformant) ; l'humanisme se veut contre la nature, ou la dominant. La « religiosité » est considérée par la Tradition comme « naturelle » ; les animaux sont « religieux ». On pourrait dire que la spiritualité est naturelle, que la Conscience cosmique est, par définition, naturelle. C'est la société (et les institutions religieuses sont aussi « sociales » que les athées & laïcistes purs et durs!) qui, -par le langage et les lois-, qui s'en retranche et vient « mettre de l'ordre dans tout ça » (ou la pagaille, selon les cas) ...

NOTA : C'est la raison pour laquelle, à chaque occasion, je précise la discrimination que chacun devrait être libre de faire entre « catastrophe naturelle » (= manifestation 'cosmique', donc à accepter comme destin 'cosmique', volonté divine, etc.) et résultat de l'incurie politique ou de ses corruptions. On continue, au sujet de Fukushima, d'utiliser l'expression « catastrophe naturelle » alors même qu'il s'agit là de l'exemple type de ce qui devrait s'appeler « conjonction d'actes criminels organisés » ou « manque de vérification de possibilités alternatives ». Ce tsunami aurait pu ne faire aucune victime, en dehors des marins embarqués, ni dégâts matériels en dehors du port.

La Paix mondiale passe par la compréhension & comparaison des diverses cultures du monde (de la planète Terre) jusqu'à la perception et l'action (sur soi-même et les autres) de la Tradition ésotérique unique qui s'y cache. C'est regarder avec empathie les particularités locales qui s'y inscrivent et/ou s'y limitent ; et c'est regarder avec sympathie les vérités et valeurs universelles qui s'en dégagent. C'est regarder l'autre dans sa différence sans lui plaquer le système de valeurs qui est mien. Être Bouddha, c'est inclure l'autre en moi, constater qu'il est « moi » autant que « moi-je »… sinon ce Bouddha là, ne vaut pas tripette ! Je dis « bouddha » mais j'entends aussi bien ce Christ là ou tout autre grand chamane ou Daoshi là !

Cette différence a parfaitement été rendu par le traducteur en français, qui a rendu « Behold the Spirit » par Face à Dieu3 et « Beyond theology » par Être Dieu. Le thème de la « déification de l'homme » est récurrent au Moyen-Age, le distinguo théologique du XII° et XIII° siècle (« ce que Dieu est par nature, l'homme le devient par grâce »), à force d'être renforcé a fini par faire que le mot « Amour » en devient dévitalisé ou complètement dénaturé, « amour sexuel » inclus. Si l'homme ne devient pas femme par amour de son épouse et si la femme ne devient pas homme par amour de l'époux, quelle connaissance peuvent-ils bien avoir de l'autre ? (Le mécanisme psychologique d'adhésion à l'autre que l'on devient est sans doute le même dans l'homosexualité.)

 

 

1Ainsi son Maître Dimitrije Mitrienovic écrivit une lettre ouverte à Hitler, en 1933, qui n'était pas encore le grand Führer du nazisme mais en train de le devenir à grande vitesse ; ce dont tout esprit averti et responsable aurait du tenir compte – autrement qu'en allant se réfugier en dehors du théâtre des opérations militaires prévisibles.

2Pour renouveler l'image & expérience que citait G. von Durckheim d'un sifflement de bombe à pic au dessus de votre tête, dont on réchappe vivant.

3« Nul ne peut voir Dieu sans mourir », dit la Bible et Michel Lancelot, au sujet du rêve californien écrivit un « Je veux regarder Dieu en face ».

2 août 2015

Devoir de Vacances 04

Alan Watts dit textuellement (Psycho, p 106) que « l'équivalent occidental de la réincarnation est représenté par notre obsession de l'histoire, cette recherche du temps perdu dans l'avenir, cette vaine tentative de progresser vers un avenir satisfaisant grâce à la logique d'un passé appauvri. Car l'histoire est « l'enregistrement de la frustration », et ses premières sources sont les monuments où les hommes ont commencé, selon la phrase d'Unamuno, à mettre leurs morts en réserve. L'histoire est le refus de « laisser les morts ensevelir leurs morts ». L'histoire, ou mieux : l'historicisme, est une thésaurisation chronique de détritus, amassés dans l'espoir qu'ils pourront un jour « servir ». C'est un état d'esprit pour lequel l'enregistrement de ce que l'on fait devient plus important que ce qu'on fait, et qui réserve de moins en moins de place à l'action à cause de la place de plus en plus importante qui est faite aux résultats de l'action. C'est pourquoi la Bhagavad-Gîtâ décrit la libération comme une action qui ne s'attache pas à ses propres fruits, car lorsque la vie et la mort sont vécues complètement, elles se déroulent sans laisser de traces dans un éternel présent. »

Alan Watts (p 168) nous dit aussi que « la vie ne va nulle part, parce qu'elle est déjà là ».

A mon avis, cela n'implique pas une quelconque parousie, ni Bouddha de l'avenir pour la société ; il n'est pas logique que d'un état « mal » puisse sortir un état « bien »  : au plan métaphysique (et scientifique) l'avenir n'existe pas (les astronomes lisent notre passé, pas notre futur), au plan logique « un chien ne sera jamais le fils d'un chat ». Mais, il est vrai que d'un « bien peut sortir un mal » ou « qu'à tout malheur quelque chose est bon », car il s'agit d'un autre niveau sans rapport avec le temps ou la durée mais avec la paralysie mentale (psychologique) qui aliène notre comportement et/ou conduite (éthique) via le resserrement de perception que constitue l'identification (l'oubli du contexte, le refus d'une vue large de l'existence). La vie ne va nulle parce-qu'elle est déjà là, mais la quintessence de la vie est mouvement et élargissement… culminant dans la dilution finale de la mort. Éros et Thanatos1 marchent la main dans la main, tout comme la libération (de la répression) sexuelle va avec celle de la libération (de la répression) spirituelle.

La maladie mentale peut aussi bien provenir d'une « répression » spirituelle que d'un refoulement sexuel.

NOTA : La disparition/libération de la répression ou de l'oppression exercées sur une activité ou un comportement n'implique en rien la libération de cette activité et/ou comportement. La levée d'un interdit n'autorise nullement la capacité de l'exercice de son objet.

1Au sens utilisé par N.O. Brown, que cite Alan Watts dans Psycho.

11 janvier 2017

Epreuve n 2

Je poursuis mon éprouvant apprentissage du tactile, sur écran et clavier de la taille de deux paquets de Gitanes ! Et, le moral au beau fixe, car je vais recevoir un nouvel ordinateur, portable, d'occasion reconditionne et pouvoir ainsi mener mon roman "initiatique" à son terme. (Initiatique, pour qui le voudra lire selon cette grille; sinon, dans le genre satirique, c'est assez fendant); et entreprendre ma Variation opus 1. (J'utilise une allusion musicale, sans être moi-même du tout musicien, un peu comme j'utilise avec plaisir des métaphores maritimes, en dépit de mon mal de mer habituel, ou qu'elle ait plusieurs fois tenté de me noyer... Ce qui n'est pas bien loin de la teneur de ce billet.

Poursuivons! Mon apprentissage et ce billet.

Bible. Très jeune, j'ai beaucoup admiré la figure d'un Jacob s'en allant exiger de Dieu sa bénédiction. Nul ne peut voir Dieu sans mourir, dit-on. Le combat de Jacob en représente le plus abouti démenti. Car, ne dit-on pas aussi que les portes du Ciel ne s'ouvrent qu'aux violents ? On le dit, et j'ose le répéter, tout en m'empressant d'ajouter que, pour ma part, je suis avant tout un fidèle abonné aux jérémiades. De nos jours comme en ceux de Jérémie, le pourrissement politique et social est si lamentable, il faut bien dire que ma référence (un peu simpliste) n'est pas infondée.

Parmi ces réminiscence de jeunesse, il se glissait Le Sage Ben Dira, dont j'avais essentiellement retenu que "Tel est habile à enseigner qui pour lui-même est bon à rien". 

Tout ceci donc, bien avant d'avoir lu ou entendu la moindre allusion à Alan Watts, la sémantique générale, ou les perfides allusions d'Aldous Huxley au sujet de ces choses -correctement formulees- qui deviennent fausses du simple fait d'être dites. 

Hum! Je suis loin d'avoir la maîtrise du tactile ; mais il semble que cet effort ait eu le mérite de clarifier mon projet sur deux trois points :

Ce blog continuera d'être réservé à watts; et Je ne manquerai pas d'y mentionner toute idée, information, réflexion à son sujet. Du moins, si elles se présentent à moi. (En continuant à les mentionner, même quand je ne suis pas d'accord.) Cela dit, ma recherche sur sa personne est terminée.

Variation commencera par des notes de récit sur ce qui m'a conduit vers lui. Parallèlement, sur ce qu'il y a à dire, et redire, en rapport avec ma prétention d'être une réincarnation d'Alan watts. 

A l'intérieur de ces deux grandes lignes, il sera plus facile d'aborder LE thème (essentiellement unique) de la Paix sur Terre et d'un œcuménisme supra religieux. 

Bien entendu, j'annoncerai ici mes premières pages. 

Je suis d'ailleurs à la recherche d'une formule vachement publicitaire. (Vachement au sens des amours vaches chez les voyous du milieu du siècle dernier... Les apaches de la barrière, avant qu'ils ne revêtent blouson noir et chaine de vélo.)

9 mars 2017

Société et ‘bulle’ & Co 2/4

Transposé en français courant, ces « bulles » de B. Obama s’appelleraient « Nos herméneutiques au zinc du café du commerce ».

Compliquons d’abord les choses (afin, ensuite, de mieux mettre en relief leur simplicité spirituelle)

Ce qui devient gênant, à la longue, est une autre facilité : un journalisme prétendu d’information qui ne vole guère plus haut que celui du bar. Niveau qui a son utilité quasi irremplaçable ; et, s’il y a un point commun entre Alan Watts et moi, c’est bien notre commune connaissance de l’ergonomie et de l’orthopédie du bon niveau du bar. Là n’est pas la question, qui se trouve dans une certaine mode de lèches bottes populistes. Laquelle, d’ailleurs, n’est pas une affaire de niveau qualitatif du sujet, mais l’attirance du bas, quand ce n’est l’exclusivité du bas, et la feinte de faire croire qu’il puisse exister un bas sans haut. Pour paraphraser Watts : un seul bout de bâton ! (Ou, un nord sans sud, une droite sans gauche, un début sans fin, un contenu sans contenant, un œuf sans poule, etc.)

Au plan métaphysique, la question de l’Illusion (maya), de l’idéalisme et du matérialisme, bref la question de savoir si c’est la pensée humaine qui évoque le monde ou si c’est le monde qui s’invoque dans l’esprit humain.

Mais, psychologiquement, en politique, cette question devient celle de la manipulation et des attrape-nigauds politiques. Question fort embarrassante, dès que l’on tente de l’appliquer à soi-même. Comme disait Raymond Aron : « L’idéologie, c’est toujours les autres. ».

Dans les années soixante, du siècle précédent, il était de bon ton, selon son bord, de parler d « anti-américanisme primaire » ou d « anti-communisme primaire ». Ma foi, depuis une quinzaine d’années, il semble qu’apparaisse un double et virulent « anti-slavophilie primaire » & « anti-sinophilie primaire ». On me dira : mais non, mais non ! Le seul « anti » qui soit primaire est l’anti-islamisme.

Est-ce à dire qu’il n’y aurait pas une autre tendance ? Non ! Fort heureusement !

Il semble même qu’il y aurait un nouveau journalisme, qui tente prioritairement d’élargir l’horizon des lecteurs/auditeurs/téléspectateurs/internautes. Un journalisme montrant qu’il y a potentiellement d’autres actualisations que celles des nouvelles rapportées au jour le jour.

Le Savoir authentiquement Traditionnel s’inserre et s’incarne dans son temps sans s’y ancrer. Il. peut être considéré comme un tout unique dans son principe, susceptible d’être compris à des niveaux différents d’un point de vue de la compréhension intellectuelle, mais identique dans sa nature : Servir l’Univers. Les bâtisseurs de Cathédrale ne construisaient pas des œuvres esthétiques, mais des lieux de prière, pour lesquels leur créativité et leur talent devenaient eux-mêmes des prières de louange. (Ce qui n’est là, somme toute, qu’une paraphrase d’André Malraux, qui n’était pourtant pas un bigot.)

Cela dit, il est inévitable de devoir différencier le discours traditionnel (& sa distinction entre l’exotérisme et l’ésotérisme) du vécu traditionnel où l’unité intérieure est le réel ésotérisme « profond », comme on dit maintenant pour se distinguer de la sottise ambiante du prêt à penser instillé par la culture et les médias de masse. Avant il y avait une expression très explicite : bourrage de crane. La formule n’est pas élégante, mais elle avait le mérite de bien dire ce qu’elle voulait dire : une sorte de gavage psychique d’idées toutes faites. Il est à noter au passage que la « langue de bois », qui équivaut à ne rien dire, est un précieux auxiliaire de propagande politique, fort utile lorsqu’une vraie question a été posée ou que le bourrage de crane ne passe pas.

Le Savoir traditionnel est une hiérarchie de signes beaucoup plus qu’une suite ou un entassement de « bulles » étanches.

En simplifiant, il n’y a que deux niveaux à considérer :

Une réalité de toujours : L’âme humaine s’alimente et communie à la nature et/ou à la société. Tout conflit naît de celui pouvant exister entre l’une et l’autre (mais rappel => les « moines défricheurs » étaient des « contemplatifs ». Ce n’est donc pas le fait de « travailler » la nature ou de la laisser sauvage qui différencie l’action -le travail, au sens moderne- de la contemplation. Je n’irai pas jusque là, mais il est permis de penser que l’erreur n’est pas de vouloir être maître de la nature mais celle d’en être un mauvais maître.)

Une réalité devenue évidente au milieu du XX° siècle, effrayante dès le début du XXI° siècle : le travail comme aliénation d’une « âme » humaine, qui ne parvient plus à se refléter, ni se ressentir, au miroir tant social que naturel. Toute convivialité paraît disparue. L’immense mensonge contenu dans l’idée de croissance – laquelle se porte fort bien, pour les riches ; son seul inconvénient étant d’appauvrir les pauvres et de tuer les populations en situation de survie.

(à suivre)

 

 

2 août 2018

Devoir des Vacs d’Été 18 – 01

 

S’agissant du sens des mots, on comprendra que je consulte les dictionnaires. (Dans le cadre de ce blog, on pourrait dire qu’il s’agit d’une précaution.) Mon but est d’écrire des variations à partir des thèmes majeurs de la philosophie d’Alan Watts.

Mais, ai-je bien défini ce ou ces thèmes sur lesquelles je veux ajouter quelques variationscommentaires aurait convenu aussi, mais généralement il faut pouvoir disposer d’une très large culture pour en faire, qui soient valides et efficients ; le mot commentaires au pluriel est un genre littéraire majeur dans le « monde chinois » (même si comme le haïku japonais il veut ensuite en résumer les développements, à la manière où « prise de la Bastille » signifie la Révolution Française ; dans les faits eux-mêmes, chacun en conviendra, la Révolution est loin de pouvoir se résumer dans la prise d’une vieille forteresse/prison ?

Un révélateur n’est pas un détonateur – aussi déflagrant puisse-t-il être par ailleurs.

La question, pour moi, est rendu difficile (si j’en crois ma consultation de dictionnaires présents sur le Net) par le fait qu’en général « variation(s) » est entendu/posé par rapport à un thème musical ou un motif pictural et que, moi, depuis mon enfance, je l’entends au sens climatique & météorologique. (Dans le fameux Traité du Zen et de l’Entretien des motocyclettes, de Persig, un philosophe de formation, mécano par nécessité, père d’un fils par désir autant que réalité, il est expressement indiqué que Bouddha étant partout, « Il » peut aussi bien être1 dans les circuits électriques d’une motocyclette.)

La question, le point soulevé n’est pas d’une nature et/ou terre géographié d’avec une culture et/ou ciel spiritualisé – les deux ensembles s’excluant mutuellement. Elle/il est que « moi-je2 », il dépend les fluctuations météorologiques aussi bien que les circuits électriques accaparent un motocycliste.

*

Je dois dire en passant que je l’ai longtemps pratiqué moi-même (jusqu’à ce que j’en prenne conscience à le constater chez les autres & sachant que l’autre est moi3…) : sous un angle le syncrétisme est une bonne chose, qui facilite la compréhension de l’ésotérisme ; mais, sous un autre, sa propre intériorité, peut être une dérobade, une absurdité ou une annihilation réciproque. C’est ainsi que l’on a pu se moquer des nouvelles spiritualités en les qualifiant de mentaliltés « super-marché ».

D’un point de vue culinaire, je ne vois pas très bien l’intérêt de « syncrétiser » la recette de la Soupe aux choux et des merguez en grillade, encore moins du Petit Salé et celle de la Sauce au poivre. Quoiqu’il y ait pire : acheter du baba-au-rhum industriel, à s’en défoncer l’estomac, par nostalgie de ceux de grand-mère, qui ne les faisait d’ailleurs au rhum mais à l’eau-de-vie parfumé de framboises fraiches…

C’est un fait.

*

Zut ! J’ai oublié l’argument (son fonctionnement dans l’infrastructure de mon raisonnement) du sifflement de reconnaissance pour chien.

Il reviendra bien… le moment venu… l’Esprit soufflant où il veut...

1Ou non-être.

2ahamkar

3La projection psychologique, correctement utilisée, est un excellent moyen de connaissance de soi.

7 août 2018

Devoir des Vacs d’Été 18 – 01,01

Entre système (discursif) de croyance et conversion du coeur, je suis à la recherche d’un thème qui ne relève pas de la séduction, ni du coup de foudre, quelque chose qui se rapproche d’une constance, dynamique et continu, qui a permis que des traductions du Laozi donne « tao constant » (ou des synonymes tels que permanent, stable, etc. ) pour le différencier du tao que l’on peut dire – et qui donc ne saurait être le « vrai » tao.

(Ceci ne cause pas cela, mais l’accompagne et l’en revêt :) Dès son enfance, et surtout à la puberté, le jeune Alan s’est trouvé dans l’obligation/compulsion de se conforter d’une certitude dans son existence. Ce désir semble avoir eu un caractère si pressant et urgent qu’il en devient inutile de chercher à lui trouver un qualificatif quelconque en grands mots tels métaphysique, foi religieuse, évolution psychologique, spiritualité ou le mot habituel du Boudhisme => Refuge.

Sous bonne contenance britannique, ce fameux flegme que des auteurs comme Daninos ou André Maurois ont popularisé en France, l’enfance et l’adolescence du jeune Alan sont marquées du chaotique et la pagaille. (Même lors de la Première Guerre Mondiale, la bombe qui tomba sur Chislehurst, la petite ville natale où il naquit, fut larguée à la suite d’une erreur!1)

Entre le chaos du dehors et l’incertitude du coeur, il est difficile d’établir un lien (cognitif) et cependant de ne pas s’y ligoter, attacher et assumé comme une part d’ « en soi-même ».

L’Attention zen est supposé pallier à cette discontinuité entre le dehors et le dedans (et réciproquement!). Mais, à ce stade, je pars de loin : mon chien et le sifflement de reconnaissance. Je souligne car, à mes yeux, ses implications sont bien différentes d’une manifestation d’autorité (fut-ce un « prenez garde » hurlé que le mur d’’à côté s’écroule, ou, hum ! qu’un chien vient de s’élancer pour sauter à la gorge du voisin).

Rien n’est jamais exclusif, mais on peut admettre que la toute première démarche intérieure de la « vie intérieure » à son « moi-je », qui est le mien et pas celui d’un autre, et surtout pas celui d’une moyenne statistique… est de situer moi et non-moi. La résonance de ce qui n’est pas moi mais me touche moi, en mon for intérieur ; elle ne peut que jouer un rôle dans l’évolution de l’existence.

L’expression que l’on adopte dépend de son propre environnement, mais le schéma demeure le même, invariable ou de si peu.

Nous reviendrons à mon chien qui fut donc primé, avec ses compagnons (de concours ; ils ne s’étaient pourtant jamais vus, i.e. flairés, auparavant.)

Un interlude sera utile, auparavant billet à suivre

1Chislehurst ne faisait pas encore partie du Grand Londres, et s’en trouvait nettement séparé.

18 mai 2021

Alan Watts reçoit Madame Corona, 10

(Alan Watts reconduit Madame Corona, aurait pu convenir ; mais ce n'est pas sûr)

VHMPD-prep 00

 = = =

Je ne sais, je l’ai entendu dire ou je l’ai lu : Il est possible d’avoir une Vieillesse Heureuse & et une Mort Paisible, dans la Dignité.

Alan Watts, puisque l’age est tenu pour facteur favorisant la philosophie, est mort jeune.

Quelques-uns disaient qu’il avait dit tout ce qu’il avait à dire, comme messager d’Orient et comme passerelle de Paix.

L’ésotérisme, par définition, est facteur d’unité ; en cela intrinsèquement lié à l’idée de Paix sur Terre (Vous n’aimez pas le concept de Tianxia1 ? Utilisez donc celui de Pacem in terris2 !). On notera que le monde moderne, et sa « mondialisation », paraissent ne concerner qu’une tranche d’age allant de trente à soixante ans. Avant la trentaine, cachez-vous en discothèque. Après soixante, occupez-vous des questions de santé et laissez les « productifs » achever de détruire la planète et de rendre vitale l’émigration en dehors ou aux confins de notre système solaire. (Vous n’aimez pas les prédictions des anciens Rishi de l’Inde, fixant la fin dans une période, de notre comput, correspondant au 22°, 23° et 24° siècle ? Croyez-en les prévisions de l’’astrophysicien Stephen Hawkings, la période est la même.)

Sur ce fond d’une dramaturgie grandiose pour opéra, mon petit « moi-je » perdu dans l’immensité de la Conscience Cosmique est entré en son quatrième ashrama. L’ésotérisme révèle les points communs des divers exotérismes, mais il en note aussi les divergences, parfois conflictuelles.

 

hiatus

 

Avec l’arrivée de Madame Corona et de sa nombreuse et variée progéniture, une question a pris un nouvel éclairage : que faire des improductifs ?

 

Confiné mais emprisonné de mes bons souvenirs, encerclé par le souvenir de mes jours heureux, la détestation de mes jours d’aujourd’hui ne cesse de renforcer le contraste et ça me fait souffrir. Alors que l’objectif fixé par le Bouddha est d’échapper à la souffrance…

 

On le disait bien en notre mai 68, si typiquement français :

Soyez réaliste, demandez l’impossible.

C’est du moins ce que l’on m’a dit qu’on disait alors, parmi bien d’autres dires…

Je n’étais pas en France, ces mois là…

 

Ces quelques notes en vrac, pour aborder la dernière phase de ce blog dédié et, très largement consacré au Taoïste d’Occident qu’était Alan Watts3. J’ajoute valoriser au plus haut point les anciens charpentier : ils laissaient un certain « mou » aux attaches, le temps de permettre un tassement et un gonflement naturel d’humidité ici et là, avant d’y aller de sévères coups de marteau en finition.

1Tous sous un même Ciel ;

2Paix sur Terre, la célèbre encyclique adressée aux « hommes de bonne volonté », par Jean XXIII.

3cf. mon essai Alan Watts, taoïste d’Occident, présenté par Arnaud Desjardins, à la table ronde 1983. Je songe à corriger cet ouvrage et l’augmenter d’un ou plusieurs chapitres traitant du caractère intemporel mais oraculaire du Xin Xin Ming.

26 juin 2021

BVC Alan Watts n° 0001

 

Calepin Alan Watts 0001

26/06/21

Mon Bon Vieux Calepin Alan Watts

BVC Alan Watts n° 0001

 

« Vladimir Vladimirovitch Maïakovski (en russe : Владимир Владимирович Маяковский), né le 7 juillet 1893 (19 juillet 1893 dans le calendrier grégorien) à Baghdati (gouvernement de Koutaïssi, Empire russe) et mort le 14 avril 1930 à Moscou, est un poète et dramaturge futuriste soviétique. », nous dit Wiki. Il y est indiqué sans être mis en avant, qu’il fut encensé par Staline aussi bien que Trotski, ni qu’il servit de bannière à d’éphémères groupes révolutionnaires. Je ne me souviens pas avoir lu une traduction quelconque de ses ouvrages. Pourtant, il évoque une période fantastiquement heureuse de mon adolescence, lycéenne, notamment au Jardin des Poètes, à la Porte d’Auteuil, Ce jardin a échappé à la frénésie bulldozerienne de ces années-là. Il fallait absolument dégager les sorties de Paris, qui s’asphyxiait déjà (1960).

Maïakovski est important dans mon univers mental, par ce conseil d’aimer qu’il donna avant de se tirer une balle dans la tête. Avant son suicide, il put préciser à une femme : « Toi, aimes-moi, moi ».

Pour une autre raison aussi : placer en résidence tout un hiver, en Sibérie, il s’ennuyait. Ainsi que le moujik chargé de le servir. Celui-ci avait marqué sa curiosité pour ces objets étranges, qu’étaient à ses yeux les livres que Maïakovski gardaient en permanence à portée de main, et surtout qu’il manipulait sans aucune utilité tangible. D’un profond accord commun, ils décidèrent que l’un apprendrait à lire à l’autre. Cet accord du cœur plus que de l’esprit est fondamental. Mais, la question est légitime : pour apprendre à lire – et quoi, de qui ? Que faire de ce qui se présente telle une relation « gagnant-gagnant », mais se révèle, trop souvent ces temps-ci, n’être qu’une arnaque ?

A l’hiver finissant, Maïakovski demanda à son Moujik ce qu’il pensait de sa nouvelle capacité d’action ; celui-ci répondit : « C’est de la magie : quand je me concentre sur ces traits étranges que tu m’a appris, je me crois en Été et je vois danser les filles du village aux premières récoltes, mais, quand je relève la tête, j’entends siffler le vent et je vois la neige qui entoure et bloque notre isba. »

Existerait-il simultanément deux réalités : celle des mots et celle des faits ?

Et, à réclamer un progrès, peut-on passer de mots à de nouveaux faits ? (Plus brutalement dit : jusqu’où les promesses électorales d’un candidat sont-elles fiables.

&

Nous en serons reconduit à des réflexions sur le Tao, par celles de Jean Levi, dont je citerai ceci : « Et l’on ne sait si l’on doit admirer la ruse des dirigeants ou se gausser de l’idiotie des gouvernés » ( p113, Propos intempestifs sur le Tchouang-Tseu.)

à suivre...

10 juillet 2021

Calepin Alan Watts 0002

Calepin Alan Watts 0002

09//07/21

Mon Bon Vieux Calepin Alan Watts n° 0002

Ma vie ; qu’en faire ? N° 0002

 

La lente mais de plus en plus sûre conquête de l’espace se banalise et s’internationalise. La station spatiale SpaceX, habitée par des américains et des russes, venus avec leurs propres fusées, a reçu ou reçoit encore un japonais et un français.

Ce n’est peut-être qu’un vœux pieux de ma part, c’est fort bien possible, pourtant je ne puis que voir dans la convergence d’un Alan Daniélou, rapportant les prévisions d’anciens rishis de l’Inde traditionnelle et les conclusions de l’éminent astrophysicien Hawkings, selon lesquelles l’humanité doit impérativement préparer son expatriation et son émigration ailleurs, car la planète Terre a fait son temps. La Terre devrait « mourir » au 22° ou 23° siècle… L’émigration organisée sera-t-elle possible ou un sauve-qui-peut de panique ? C’est à cet ordre relatif que je me réfère quand je dis vouloir « servir la paix », la compréhension entre les peuples (et la part de transversalité pouvant s’abriter sous ce chapeau).

Quand métaphysique et astrophysique, contre toute attente, se rejoignent dans leurs conclusions, j’ai tendance à « y croire ». Ça illustre la théorie d’une correspondance étroite du Macrocosme et du microcosme… et constitue comme un diagramme de mes problèmes tout personnels… qu’au fur et à mesure d’une mort qui se rapproche les besoins et conditions d’une existence heureuse se précisent davantage. Ce sont les mêmes pour la planète et pour mon individualité. Sans être sur les mêmes rails...

&

Un philosophe se doit – sinon de refléter le spectacle du monde, prendre acte de sa réalité, ses apparences, ses tromperies, tout en rappelant que nul n’échappe aux incidences du monde sur lui-même.

&

Une définition ?

Quand Alan Watts, dès le 1°Chap. de Psychothérapie en Orient et en Occident nous dit que «les idées que nous avons du monde et de nous-mêmes (ne sont que) des conventions sociales, et que les institutions ne sont pas à confondre avec la réalité. Les règles de communication ne sont pas nécessairement les règles de l'univers, et l'homme n'a pas le rôle ou l'identité que société entend lui donner», il définit là ce que je me suis permis d'appeler Apophatique Générale.

Le moujik, pour sa part, l’appelle « magie ». Ce sont aussi bien l’étant de Heidegger ou le temps de la présence. Tant qu’il se concentre sur sa toute nouvelle capacité de lire, c’est printemps. Qu’il relève les yeux, c’est l’hiver.

&

Avant de quitter mon corps, j’aimerais bien fusionner mon cerveau individuel au « cerveau » universelle. Autrement dit : être aussi près que possible de la définition du jivan-mukta, libéré de son vivant.

21 novembre 2020

Alan Watts reçoit Madame Corona, 7

Alan Watts reçoit Madame Corona, 000, 7

 

En 1973, le 17 Novembre, dans la nuit, le décès d’Alan Watts entraîna une importante modification du cours de ma vie intérieure et personnelle. Bientôt cinquante ans après, son souvenir me tient compagnie et son approche du comparatisme comme sa manière de vivre La Tradition me guident.

 

Un soir, Alan Watts aurait déclaré « Curieux ! Je ne ressens plus mon corps ». Il aurait esquissé quelques pas de danse, comme pour vérifier l’existence de son corps, s’excusa et monta se coucher. Il y monta le 17. Mais, quand Mary Jo, son épouse vint pour l’éveiller au matin du 18, elle découvrit qu’il « avait quitté son corps ». Ce que l’on appelle la « mort », en Occident, depuis toujours. Quand le corps meurt, la personne toute entière meurt. D’où, je suppose, l’importance de la résurrection des corps dans le Christianisme. L’être personnel de chacun ne s’incarnant qu’une seule et unique fois ; ce qui revient à dire qu’en naissant, on accède à « La Vie », pour une seule et unique existence incarnée. L’apparition et la disparition du corps marquent les limites entre « La Vie » et « La mort ». (A la fin des temps, il est de la plus haute importance que l’on retrouve son corps, ressuscité, sans quoi… ben quoi, j’avoue que je n’en sais rien. Un pur esprit, un fantôme. Je propose que nous en reparlions à la fin des temps.

 

Pour le temps présent, qui court, je suis encore un peu sous le choc de deux articles du journal « Le Monde ». Je les ai revécus avec une intensité, à laquelle je ne m’attendais pas. Le premier n’était un entrefilet d’une dizaine de lignes annonçant le décès d’Alan Watts, chez lui, dans les collines de la Mill Valley, San Franscisco. Le second était un long article de Jean-Michel Palmier. Je ne suis pas du tout de son bord, mais il faut que reconnaître que son enthousiasme communicatif dégage bien la « place » d’Alan Watts dans la Contre-Culture américaine. (Toutefois, bonne ou mauvaise selon ses aspects, celle-ci ne définit, ni ne cerne, pas même n’évoque le Tao, « La Voie ».)

 

Mon prochain billet indiquera la méthode des quatre années que j’assigne à la réception de « Madame Corona », à l’art de vivre que suggère sa philosophie. Je préciserai le sens de certaines expressions, dont en premier lieu « art de vivre » qui n’est pas un art de la « bonne vie ». Dans mon cas, loin d’être bien original, ce fut, c’est encore – en partie, un judo mental d’utilisation de la force adverse, où comme mon Maître me le donna, une navigation Vent Debout, i. e. au plus près du vent contraire, à la direction que l’on veut prendre.

2 octobre 2012

Psychologie et Spiritualité - 00

Ma réflexion va porter sur le thème de la «Psychologie et de la Spiritualité» en m'appuyant principalement sur .Psychothérapie Occidentale et Orientale et Joyeuse Cosmologie.

Il est toutefois probable que je doive faire aussi des allusions ou des citations des diverses préfaces d'Alan Watts.

Lire les préfaces ou introductions des ouvrages d'Alan Watts -dans l'ordre chronologique- est le meilleure moyen de suivre le développement de sa pensée. On peut en saisir facilement la diversité et l'unité. La conclusion serait alors "La philosophie du Tao" (Ed. du Rocher, titre original The Tao of Philosophy), étant bien entendu qu'il ne saurait y avoir de philosophie chinoise qui plus taoïste qu'une autre.

Le Tao, étant nulle part peut être n'importe où ; il peut donc être dans la "philosophie" et, à philosopher, on peut découvrir la ou les vertu(s) du Tao.

Les auteurs catholiques aiment traduire en chinois le début de l’Évangile selon St. Jean «Au commencement était le Verbe/Logos» par

Avant il y a le Tao

太 初 有 道

"Tao" signifie "dire" et "indiquer", ainsi que "direction". Aucun problème de ce côté là. Du point de vue de l'importance de ces mots respectivement pour la "Monde chinois" et pour le "Monde occidental", l'équivalence va également de soi. Mais, à sens unique. Il me semble que ce logos là ne supporterait pas l'Aller-Retour, tel que notre sensibilité contemporaine le réceptionnerait.

Nous avons l'habitude de lire ou d'entendre parler du "Tao" associé à des domaines aussi variés que la médecine, la cuisine, la sexualité, le jardin, la gouvernance, etc. et -pourquoi pas?- la philosophie. Il y aurait aussi la religion.... Et, dans le taoïsme religieux, il y aurait même la question du mariage des prêtres & "moines". (Toujours d'actualité dans le Catholicisme. Dernièrement encore, un spécialiste du Vatican a rappelé que Jésus était célibataire, contrairement à Pierre du reste.)

De son côté,

Psychologie (étude des règles du fonctionnement de l'esprit ; littéralement "esprit-fonctionnement (ou principe de fonctionnement)-étude" s'écrit

心理学

Bon! J'espère en être excusé : je profite du fil de ma réflexion "populaire" pour étudier la langue chinoise ; j'ai tendance à montrer mon tout jeune savoir. Surtout, à profiter de toute occasion pour faire usage de "mots" chinois, afin de m'habituer à la souplesse de leurs sens.

(( Je rappelle au passage ce que j'avais mis dans mon tout premier billet : Au plan général, ces questions ne peuvent plus rester l’apanage de cercles intellectuels plus ou moins restreints. Au plan local ou particulier, en chacun de nous, en chacun par rapport à son groupe, de son groupe par rapport à celui du voisin tout comme leurs relations différenciées à l’ensemble planétaire, ces questions sont appelées à devenir populaires. Populaire au sens où est entendue l’expression d’Astronomie Populaire.))

Mais, j'ai le sentiment que montrer mes tâtonnements est en soi pédagogique.

Si la mondialisation n'était qu'une affaire bancaire et/ou géopolitique, elle serait un moindre mal.

En réalité, cette mondialisation que l'on voudrait accompagner d'une "planétarisation de la conscience humaine" (Teilhard de Chardin) me parait s'opérer dans ce que ma grand-mère appelait du "bourrage de crane", et, quand elle se mettait en colère, elle ajoutait "les politicards! y cherchent encore de la chair à canon"! Mais, j'en conviens d'avance : c'était le vieux temps, à présent on connait des jours meilleurs, les "frappes chirurgicales" par exemple.

Ma grand-mère ignorait que le "bourrage de crane" n'est pas l'exclusivité de la politique politicarde, qui se dit aujourd'hui "politicienne", mais aussi toutes les formes de standardisation sociale et de normalisation mentale.

Elle n'avait pas lu Psychothérapie Occidentale et Orientale, ni Joyeuse Cosmologie

 

 

 

 

5 mai 2012

Le Livre de la Sagesse (5/5 B)

無為

Pour aller vite en besogne :

Tabou → aliénation → intellect seul → action agressive de l'ego contre son corps et contre la nature (dont son corps comme le corps de l'autre sont des parties) → insatisfaction, dualisme & Prison mentale.

Tao Ziran → Xin → wu wei → Soi & Libération.

&

Lorsque Maître Deshimaru arriva en France (alors qu'il ne parlait pas bien français!), on lui posait tout un tas de questions assez saugrenues auxquelles il répondait parfois de manière également assez saugrenu.

Je me souviens avoir lu une interview qui revenait à peu près à ceci :

«Qu'est-ce que ce Za-zen au plan philosophique ?

R/ C'est un moyen d'accéder directement à l'Intuition, de Bergson!»

J'avais trouvé la réponse "un peu fort". Je ne voyais vraiment pas le rapport!

C'est en lisant Propos intempestifs sur le Tchouang-tseu, de Jean Levi, Ed. Allia, 2003, p 38 que je m'en suis souvenu et (peut-être) que j'ai compris ce que Deshimaru avait voulu dire et qui m'était apparu si "saugrenu". (Curieux comme l'incompétence pousse à des jugements trop hâtifs.)

Voici :

«Bergson a cette formule saisissante, que ne renierait pas Tchouang-tseu : "Il y a des choses que l'intelligence seule est capable de chercher, mais que par elle-même, elle ne trouvera jamais. Ces choses, seul l'instinct les trouverait ; mais il ne les cherchera jamais"

(...) «Ce que l'intuition apporte de plus à l'intelligence, c'est cette faculté de sympathie (au sens premier et étymologique) propre à l'instinct. Elle seule, parce-qu'elle livre une compréhension intime du vivant, permet de se fondre dans l'autre. Tchouang-tseu dirait "faire corps avec la totalité des êtres"

 

Dans Bouddhisme zen, se référant à Zhuangzi, Watts nous dit que la "non-conscience" fait appel à l'esprit tout entier, tout comme nous faisons appel à notre pouvoir visuel tout entier (vue synoptique) lorsque nous regardons divers objets en même temps sans en fixer aucun en particulier.(p 47)

Puis, après un détours d'une cent-cinquantaine de pages, il peut nous "divulguer" tout le truc : "L'expérience zen, c'est plus une conclusion qu'un prémisse. Ce n'est en aucune manière le premier pas d'une suite de raisonnements éthiques ou métaphysiques, car les conclusions y conduisent plutôt qu'elles n'en découlent." ( p 204)

Nous sommes bien loin de toute idée d'acculturation et toute inculturation n'a plus rien à y voir. Pourtant, on affirme ici et là, qu'il faudrait "occidentaliser" le Chan/Zen....

 

Revoyons un peu le "Dao"

Zhuangzi 32, nous en dit - Anne Cheng, La pensée chinoise, Seuil, 1997, p 125

« Connaître le Dao est aisé ;

ce qui n'est pas facile, c'est de ne pas en parler.

Le connaître et ne pas en parler,

c'est le moyen de rejoindre le Ciel ;

Le connaître et en parler,

c'est le moyen de rejoindre l'Homme.

Les anciens s'en remettaient au Ciel,

et faisaient fi de l'Homme.»

&

Anne Cheng nous expose et clarifie la chose, en mentionnant les positions de trois grands commentateurs du Zhuangzi. -ibid. p 320

« Qualifier le Dao d'indifférencié pourrait, en effet, le cantonner à la dimension mystique d'une via negativa, mais la notion d'un principe structurant vient couper court à toute tentation de rester dans un silence apophatique en faisant valoir l'action du Dao dans la nature.» qui est la position de Wang Bi (226-249).

« ...cela s'appelle le naturel (tianran, litt. "ce qui procède du Ciel"). Naturel, c'est-à-dire sans qu'il y ait action (pour le faire être de telle ou telle façon). C'est pourquoi on le dit céleste : s'exprimer ainsi, c'est mettre en lumière la spontanéité. (...) Chacun des êtres est de lui-même ainsi (ziran) et nul ne sait par quoi il est ainsi. (...) Quel est l'être qui les fait germer ? Ils sont ainsi d'eux-mêmes, voilà tout.» qui est la position de Guo Xiang (252-312).

Deux positions théoriquement irréconciliables, mais qui, dans la mise en pratique (comme dans la signification d'une étude -xué- entendue comme apprentissage plus qu'étude livresque), se trouve dépassée

en suivant le philosophe Dai Zhen (1724-1777) -ibid. p 566

«Le Yin/Yang et les Cinq Agents sont la réalité constitutive du Dao ; énergie vitale et faculté mentale sont la réalité constitutive de la nature humaine. Dès lors qu'il y a réalité constitutive, on peut y opérer des distinctions.»

==

Liens consultés à l'occasion de "The Book"

http://www.univ-rouen.fr/arobase/v6/rogue.pdf

http://www.revue-etudes.com/Religions/L__inculturation__du_bouddhisme_en_France/7497/14198

==

Je vous remercie de votre visite. Et, j'espère vous retrouver à l'automne prochain, soit ici même, soit sur xinxinmingapopha.

 

 

 

10 avril 2012

Le Livre de la Sagesse (4/5-A)

Le Livre de la Sagesse (4/5-A)

 

The Book est l'avant-dernier livre (rédigé) d'Alan Watts. Mis à part In my own way (et "Tao", inachevé, publié à titre posthume), il ne publiera plus rien. (Il avait interdit que ses enregistrements radio ou télé soit retranscrits de son vivant).

Alan Watts ne tardera d'ailleurs pas à prendre les dispositions nécessaires au sujet de la répartition de ses biens comme de ses droits d'auteur, entre ses femmes, enfants et petits-enfants.

Il sait déjà que "son temps est compté". Il fera bien un séjour en hôpital, mais, au bout du compte jugera que le jeu (de se soigner) n'en vaut pas la chandelle. Il reprendra ses habitudes (dont celle d'alcool) comme si de rien n'était et se mettra à beaucoup voyager en Europe et en Asie. Voyages éclairs le plus souvent, accompagnés de quelques amis qui demeurent très avares de souvenirs.

Détails "people" : chaque épouse reçoit les droits correspondants aux livres écrits au cours du temps de leur mariage - une femme prétendra indument avoir eu un enfant de lui, mais un détective privé se chargera d'établir l'infondé de ses allégations - à examiner cet "aspect du dossier", on peut découvrir que ses enfants et petits-enfants furent soigneusement tenus à l'écart des frasques de leur père ou grand-père - on dit même que l'une de ses filles ne savaient pas que son père était célèbre ! - toutes les décisions seront scrupuleusement respectées par la famille, puis prorogées.

 

&

 

Ce tabou, qui, en résumé, nous fait penser que nous sommes un ego, séparé à l'intérieur d'un corps lui-même séparé -et en conflit- avec son environnement physique, lui-même séparé d'avec le "divin" et/ou le fin mot de l'histoire de notre propre existence.

Je voudrais reposer la question à l'inverse de ce qu'elle parait être posée dans ce Livre :

Non plus envisager ce qui nous empêche mais ce qui nous CONTRAINT.

(Accessoirement, ça revient à se demander aussi, implicitement, si nous ne serions pas beaucoup plus "pré-déterminé" que "déterminé", que ce soit génétiquement ou linguistiquement. Puisque aussi bien, un musicien quoique "déterminé" par do-ré-mi-fa-sol-la-si-do et ses intervalles, etc. est LIBRE d'en faire ce qu'il veut. (De grandioses opéras ou, tel John Cage, monter sur scène nous jouer des silences, et en rester là!)

N'était-ce pas André Gide, sur un tout autre sujet, qui notait pour ainsi dire :

"il y faut, mais il y a beaucoup de comme il plaira"?

Watts utilisa largement les théories de la perception des formes, et je vais commencer par là.

L'une des "lois" de ces théories consiste à distinguer "la bonne forme", laquelle est souvent idéologique. Loi de perception, elle l'est aussi du phénomène de projection, d'une perception élective, d'un choix pourrait-on dire... si nous ne savions d'avance que ce "choix" est lui-même déterminé... ou "pré-déterminé"... ou métaphysique d'une certaine manière.

Le vase de Rubin, qui peut aussi bien représenter un calice que deux amoureux sur le point de s'embrasser, servira plusieurs fois pour rendre sensible que le "fond" et la "forme" s'engendrent mutuellement.

C'est ce que je me propose d'examiner au long des pages qui suivront, portant sur l'Inculturation et la Spontanéité. (Ou mettons, provisoirement, "religion" et "nature".)

 

&

 

Il n'est pas inutile, auparavant, de rapporter qu'Alan Watts, dans l'une des dernières pages du Livre, nous dit (quoique nous puissions penser par ailleurs de sa logique et de ses discours) que nous devons continuer de respecter Aristote en ce qu'il nous rappelle que la raison et le but de l'action, son objectif est toujours la contemplation - connaître et être plutôt que chercher et devenir. (the goal of action is always contemplation knowing and being rather than seeking and becoming).

L'homme moderne se demande surtout "que faire?" et "ça rapporte combien ?".

Chez l’égoïste (selon nos normes en vigueur), il est difficile de discerner laquelle des deux questions est première ; dans le cas de l'altruiste (selon nos normes), la seconde question se transforme en "ça coûtera combien ?).

Dans un cas comme dans l'autre, il n'est pas demandé si la dite action apportera un bonheur réel ou une aide quelconque en termes de joie de vivre. On va encore m'accuser de mesquinerie : je conserve le souvenir écoeuré des toutes ces femmes et enfants qui moururent de "l'aide" reçue.

 

 

12 septembre 2011

L'actualité future d'Alan Watts

 

 

L’actualité future d’Alan Watts

 

 

 

 

Actualités & Actualité

 

Une actualité en remplace toujours une autre, tout en conservant les mêmes moteurs émotionnels. La haine qui entoura les faits et gestes du Christ n’était, on peut en être certain, d’aucun caractère différent que celle dont nous pouvons être les spectaleurs actuels. La haine, la violence font partie des caractéristiques de l’espèce humaine ; mais l’amour et la sagesse aussi. En cela, Alan Watts ne saurait être “dépassé” ; il traitait de “réalités humaines” assez permanentes dans le passé, le présent et le futur.

La pensée et la vie même d’Alan Watts furent assez décriées, tout comme on peut se sentir horrifié par le simple constat de la permanence des guerres et autres bains de sang, qui, le progrès aidant, ont acquis une efficacité de plus en plus importante. Pourtant, à la suite et avec bien d’autres, Alan Watts a répercuté un message de paix et de tranquilité d’esprit. Ne serait-ce qu’en cela, il n’appartient pas aux nouvelles du jour, mais à la permanence intemporelle des sages de toujours et de partout.

 

Le texte qui précède fut écrit à un moment, où la situation en Bosnie-Herzégovine faisait la une de l’actualité journaliste, la une de l’information sur l’actualité. (A présent, c’est le Kosovo et la Tchetchenie.)

Je tiens au passage à faire observer que, par une simple émission de radio, j’ai été “informé” de la situation en Bosnie-Herzégovine deux ans avant que ne soit tiré le premier coup de feu. Puisque j’en étais informé, sans être l’occulte directeur d’un puissant service de renseignement, on peut supposer que les gens “bien informés” en savaient bien plus que moi. Or, ce premier coup de feu a été tiré, de nombreux autres coups de feu ont été tirés ; certains de ces coups de feu ont atteints leurs cibles, ces cibles en sont mortes. Quelques charniers se sont donc avérés indispensables au bon déroulement des opérations sur le terrain.

Mais, laissons les morts enterrer ou incinérer les morts, laissons les croque-morts à leur métier - fonction plein d’avenir. A quand “croque-morts sans frontières”? La demande est urgente. Elle est urgente ; elle n’est pas nouvelle. Toujours et partout, il y eut des mères épeurées berçant de petits corps sans s’être encore rendues compte qu’elle ne bercent plus qu’un cadavre. Actualité permanente de la cruauté et de la bonté, de la laideur et de la beauté, du mensonge et de la vérité du temps présent.

Lors de la guerre du Biafra, j’avais répondu à un appel de Lanza del Vasto et participé à une manifestation non-violente. Nous étions une centaine, guère plus. La mort des autres n’est guère mobilisatrice ; la paix n’est pas motivante. Elle n’est même plus à la mode, comme elle le fut au temps des hippies et des Beatles. “Peace and love”, “fais l’amour et non pas la guerre”, tout ça...exit!

Pourtant, selon Watts, la violence n’est pas “instinctive”, ni “pulsionnelle” ou autre ; elle est de l’ordre de la force motrice d’une locomotive : locomotive. S’interroger sur l’instinct de violence revient donc à se demander ce qui fait qu’un instinct est instinctif ou que la violence est violente.

A ce titre des hommes tels qu’Alan Watts, Thomas Merton, Thich Nhat Hanh, Khrisnamurti, Sa Sainteté le Dalaï lama ou le Pape et bien d’autres comptent et pèsent autant que des divisions blindées1.

Je place Alan Watts en tête de ma liste parce-qu’il est le sujet de ces lignes, et non par ordre de prééminence ou de précellence.

Traitant et raisonnant de, et depuis, la philosophie d’Alan Watts au niveau des idées, mon coeur ne le dissocie pas de tous les autres hommes de paix et d’amour fraternel. La planète Terre en a de plus en plus besoin.

&

L’anglais a strictement conservé, dans son usage courant, le sens premier de l’acte (Actual = réel, véritable, avant que de signifier l’actuel, le présent ; actuality = réalité autant que temps présent ; actually = véritablement, de fait, en fait autant que actuellement.)

En français cet usage anglo-saxon est réservé à la langue théologique et philosophique: “actuel” = “ce qui est en acte” =/= potentiel ou virtuel ; “actualisation” = passage à l’acte ; “actuer” = faire passer à l’acte ce qui est en puissance. En ce sens, le titre du présent essai n’a rien d’un paradoxe ou d’un jeu de mots.

 

Watts et ses masques.

Du jeune gentleman débarquant à New-York, muni d’une canne à pommeau d’argent, au quinquagénaire excentrique accusé de corrompre la jeunesse, Watts porta bien des masques. Après s’être, à quinze ans, prétendu bouddhiste, le voici a trente prêtre épiscopalien. Il devient ensuite professeur, un pro­fesseur honorable portant noeud papillon. Quelques années plus tard, il reprend sa liberté pour devenir un philosophe non affilié qui proclame n’être un tenant ni du bouddhisme, ni du christianisme, ni du zenisme, ni d’aucun autre “isme”. Il stupéfie parfois l’auditoire de ses conférences par l’extravagance de sa te­nue, son attitude ou ses propos. Faisant tinter une clochette selon un rythme espacé, il explique que Dieu est ce silence duquel provient le son universel de la vie. Au milieu de son exposé, il s’interrompt et demande à ses auditeurs de ne pas froncer les sourcils afin de mieux comprendre : il est préférable, dit-il, de se détendre : Allons, respirez...Là-à-à...Respirez doucement!” Voilà qui ne fait guère sé­rieux : s’attend-on à ce type de comportement chez un philosophe de renommée internationale ? Que penser ?

Ses détracteurs lui reprochent de n’être qu’un amateur, un homme de spectacle, quand ils ne l’accusent pas de charlatanisme à la mode orientale. D’autres le prennent très au sérieux et lui portent une grande affection. Dans son Journal (été 1963), Anaïs Nin le dépeint comme un maître au “sourire contagieux” qui a “appris un silence vivant, pas inarticulé, mais une méditation...”

Mircéa Eliade, qui a bien connu Watts, juge pour sa part qu’il “avait un génie de divination en ce concerne certaines traditions orien­tales (...) Je crois (ajoute-t-il) que Watts n’a pas véritable­ment abandonné la prêtrise, mais qu’il a cherché une autre voie pour communiquer à l’homme moderne ce que les hommes d’autrefois ap­pelaient Dieu (...) J’admirais sa puissance de divini­sation.2

Témoignage précieux, provenant d’une personnalité peu contesté, car il nous ramène implicitement à un “Dieu” pré-humaniste, un “Dieu” qui n’était pas encore cette figure où se mêlent le père fouettard et le copain christique. Il permet d’autre part d’expliquer l’évolution de la pensée de Watts qui, très jeune, a le privilège de connaître une première “illumination”. Il éprouve alors le senti­ment de son étrangeté, encore accru par le fait que le Grande-Bretagne sort à peine de l’ère victorienne. Bien qu’il ne sache où se tourner, il lui faut choisir un rôle social et occuper une place dans le monde. Il écrit donc quelques articles ainsi qu’un premier livre sur le bouddhisme zen alors peu connu. Emigré à New-York, il donne des conférences sur la psychologie, organise des groupes... Ses in­térêts essentiels étant d’ordre religieux, pourquoi en pas se plier au style de vie occidental en tenant le rôle du prêtre ? Il est inti­mement convaincu du relatif isomorphisme des religions, aussi ce virage du zen vers le sacerdoce ne pose-t-il aucune difficulté psy­chologique.

Malheureusement, le message ne passe pas. Et, de plus en plus mal à l’aise dans son rôle, il finit par le quitter. Il écrit Bienheureuse insécurité, livre dont il suffirait de modifier quelque peu les tournures de phrases pour en faire un autoportrait spirituel. Les con­clusions qu’il présente à son lecteur sont celles qu’il apporte à sa propre vie. Il voulait annoncer Dieu, mais non des “bondieuseries”, et il découvre que l’on ne peut procurer une “vision de Dieu” en prê­chant une “croyance en une quelconque idée de Dieu.3” On ne peut posséder (et donc donner) Dieu qui est aussi insaisissable que la vie ; toute tentative de retenir l’un ou l’autre sera follement vaine. Il ne reste qu’à couler au fil du fleuve de la vie, en oubliant toute représentation de Dieu, car il n’est connu que de “ceux qui ne le connaissent pas du tout.4” Voilà le programme qu’il suivra dé­sormais. A partir de cette époque (1951), il se coulera dans les formes diverses des circonstances socio-culturelles, sachant abo­lie toute séparation entre “je” et moi, homme et monde, idéal et réel. Il consacrera le reste de sa vie et de son oeuvre à , d’une part, rappeler le caractère bi-polaire (mais non agressivement duel) de l’univers entier ; d’autre part, insister sur le rejet par le monde moderne du pôle naturel, joyeux, féminin, contemplatif, réceptif, irrationnel, non-historique, non-progressiste, non-poli­tique......Bref, le pôle “yin”. Chungliang Al Huang résumera ainsi la vie et l’oeuvre de Watts : “Alan est mort des excès de yang du monde moderne”. Excès qui se caractérisent principalement par une volonté de conquérir la nature - et donc de se prétendre situé en dehors et au dessus d’elle -par l’importance démesurée accordée au politique et aux institutions diverses, ainsi que par l’inflation verbale et la surinformation.

Dans un livre de souvenirs, Jacques Brosse parle d’Alan Watts comme d’un ami5. Il rapporte aussi la rencontre de Michaux et de Watts. Henri Michaux qui prononca une condamnation sans appel: ”Eh bien, non, ce n’est pas un maitre! De loin, on aurait peut-être pu s’y méprendre, mais quand on a l’homme en face de soi!...C’est seulement un illusionniste qui s’est pris à son jeu...” Jacques Brosse juge la sévérité excessive, précisant: “Je sentais que surtout il en voulait à Watts d’oser emprunter les mêmes parcours.6

Dans ce même livre, Jacques Brosse trace un très beau portrait d’Alan Watts ; un portrait tout en nuances, plein d’humour et d’amour7. Ce qui me réconcilia mentalement, je ne l’ai jamais rencontré, avec Jacques Brosse. En effet, j’avais très mal supporté le titre de son article: Alan Watts, histoire d’un échec8.

Le mot “échec” ne convient absolument pas, ni à Watts, ni du reste au contenu de l’article. “Alan Watts, une histoire inachevée” eut été préférable à mes yeux. Tenter de résumer ce portrait de Watts serait en trahir la saveur douce amère. Je ne puis que citer la conclusion. Jacques Brosse était en train de lire les “Mémoires” d’Alan Watts, un soir de novembre 1973, “quand, tout à coup, le texte se mit à danser sous mes yeux (...) tout autour de moi était devenu noir, (...) Au sein de la ténèbre, je percevais des ondes, des sillages ; elle était irisée, nacrée même, ce qui pour un Noir est bien singulier. (...) Me vint à l’esprit cette interrogation absurde: ‘Qu’est-il arrivé à Alan?’ (...) Une semaine plus tard, j’appris la mort de Watts, elle avait eu lieu cette nuit-là. Il ne s’était pas réveillé.

Alan Watts avait cinquante-huit ans, ce qui, comme le remarque l’éditeur de son livre posthume, L’Envers du néant, est beaucoup trop jeune pour un métaphysicien. Peut-être, en effet, son oeuvre n’était-elle pas mûre.”

Peut-être bien, oui. Raison pour laquelle, j’eus aimé “Alan Watts, une histoire inachevée”, pour titre de l’article précité.

Pour m’aider à faire le point sur cette actualité, dont je parle plus haut, j’avais pris contact avec l’Alan Watts Society for Comparative Philosophy . Sa secrétaire m’avait rassuré sur la poursuite de la diffusion de la pensée d’Alan Watts et donné l’adresse de Dominique Becker9.

Dominique Becker, qui cite d’ailleurs Jacques Brosse, mentionne également les opinions de trois autres personnalités bien connues en France, avec ce commentaire: “Il est frappant que (...) tous parlent de qualités non mesurables, dont l’appréciation est très subjective ; même Mircéa Eliade parle de divination, forme d’intuition, là où Dom Aelred Graham utilise le mot de génie et Arnaud Desjardins ceux de liberté intérieure. Sans complaisance par ailleurs, reconnaissant ouvertement les faiblesses de Watts, le père Graham, Eliade et Desjardins sont d’accord pour dire que Watts était un individu exceptionnel par sa présence et sa méthode.10

 

Ce qui se présente à mes yeux comme le plus important est l’expérience subjective que l’on a de sa relation personnelle à Watts et à son oeuvre ; l’appréciation portée sur Watts révèle autant “l’appréciateur” que “l’apprécié” (en bien ou en mal, selon telle orientation ou telle autre). Appréciation pouvant varier dans le temps chez une même personne, et si Jacques Brosse est un exemple typique à cet égard, il n’est pas unique. Et, personnellement, j’ai beaucoup “apprécié”, à mon tour, son portrait/souvenir de Watts précisément parce-qu’il y synthétise avec beaucoup de nuance et de coloration ses propres positions.

L’éclairage que l’on donne aux masques d’Alan Watts diffèrent selon les points de vue ; de même pour l’oeuvre.

Il est possible d’envisager son oeuvre au plan de la culture. A la sortie de Bouddhisme zen, ce fut le cas de la revue Les Livres (Institut Pédagogique National): “C’est une très bonne divulgation qui n’a pas les défauts d’une vulgarisation.” Et, j’applaudis à cette critique! Watts divulgateur sans être vulgarisateur. Mon avis est que Watts est un bon divulgateur, si bon du reste que certains prétendus spécialistes feraient bien de procéder à une révision de leur savoir en tenant compte des pistes ouvertes par Alan Watts. Je crois que c’est à ce point que faisait allusion Mircéa Eliade par son expression “pouvoir de divination”. Sans faire étalage d’un apparail d’érudition particulièrement vaste, Watts comprenait et donnait à comprendre, parce qu’il était ce qu’il disait. Il ne faisait qu’effleurer les divers sujets, mais il le faisait là où il fallait le faire, là où c’était juste. Pour ma part, et contrairement à ces mauvaises vulgarisations auxquelles je faisais allusion, je parviens à déchiffrer des textes assez savants grâce aux clefs que Watts m’a fourni par son oeuvre.

Il revient à chacun d’approfondir les domaines qui l’intéresse particulièrement, ou dont il a besoin pour éclairer sa propre recherche expérientielle, sur le terrain de son existence et des réalités quotidiennes. Watts n’était pas un spécialiste s’adressant à d’autres spécialistes ; il entendait passer le message “en direct”.

Tout en reconnaissant que ce puisse être possible, Mircéa Eliade demeurait assez sceptique: “nous sommes ‘condamnés’ à recevoir toute révélation à travers la culture”11. Cette tentative d’ouvrir la philosophie et les phénomènes religieux et/ou mystique est cependant celle d’auteurs de plus en plus nombreux.

 

&

Il est également possible d’envisager Watts en tant que maître à penser de toute une génération s’essayant à une contre-culture. Maître à penser et contre-culture furent les deux façons de le présenter (en France) de 1970 à sa mort en 197312.

La manière la plus concise et représentative de ce point de vue est celle de Kenneth Rexroth (qui fait mention du nom de Watts: “Si la société alternative devenait une société de bouddhas écologistes, nous aurions atteint le but final: un monde fondé sur l’aide mutuelle, le respect de la vie, et sur la conscience de la place de chacun dans la communauté de toutes les créatures. Tels sont les fondements d’une société alternative.13

Ainsi que celle Michel Lancelot: “La contre-culture est une culture nouvelle, souvent parallèle ou souterraine, et qui entre en rébellion avec la culture officielle, celle-ci, aux mains de l’économie et du pouvoir, étant jugée aliénante, statique, sclérosée, dépassée ou inutile. (...) La contre-culture ne prétend pas détruire concrètement la culture existente. Elle la renie, ou s’en détache, pour mieux la prolonger ou l’élargir.14

Et, Michel Lancelot cite un écrivain suisse, Herbert Meier:

“L’homme nouveau ne se tient ni à droite, ni à gauche, il avance. Il est en chemin. Qui se tient à droite, qui se tient à gauche, se tient dans un cas comme dans l’autre, à l’écart.

“Qui chemine vraiment ne va ni toujours à droite, ni toujours à gauche, ni ne tient non plus son juste milieu. Il revendique la route sur toute sa largeur...15

&

&      &

 

Dominique Becker m’apporte une appréciation qui a d’autant plus de valeur qu’elle est le fait d’un universitaire et non d’un “fan” inconditionnel, tel que moi16: “S’il est bien difficile, voire impossible, de parler de l’actualité ‘future’ de Watts, on peut parler de son actualité au sens où ses idées peuvent représenter une source de réflexion (spirituelle, philosophique, sociale) aujourd’hui, mais aussi au sens où on publie de plus en plus ses essais ainsi que des ouvrages critiques sur lui. Il est vrai que c’est principalement aux USA et que c’est le fait d’un petit groupe personnes (...).

Enfin, l’actualité de Watts, c’est peut-être aussi les marques de reconnaissance de ceux qui l’ont connu: ainsi le peintre californien Gordon Onslow-Ford qui exprime sa reconnaissance à Watts dans le manuscrit de son livre non encore publié Instant Painting ; on pourrait parler aussi de l’octogénaire britannique Douglas Harding qui a bien connu Watts et a probablement été influencé par lui...”

Dominique Becker revient à l’objet de mes préoccupations personnelles en me donnant un avis synthétique, qu’il m’a aimablement permis de reproduire ici: “On peut donc bien parler de l’actualité de Watts, car on a l’impression qu’en ce qui le concerne, il y a constamment du nouveau. On peut, finalement, parler de son ‘actualité future’, en postulant que, les ouvrages de Watts étant de plus en plus difficiles à trouver en langue française, Watts ne pourra sans doute être réellement connu dans notre pays que grâce au réseau Internet (...) Il y a peut-être un espoir lorsque l’on découvre un site désintéressé comme la ‘Alan Watts mailing list digest’ dont le but est de permettre aux gens de s’exprimer pour échanger entre eux questions et réponses sur des sujets qui touchent autant au bouddhisme qu’à la mystique, à l’écologie qu’au problème de l’action dans le monde, et, bien sûr, à la pensée d’Alan Watts. Un optimisme mesuré est sans doute permis, mais la disponibilité de plus en plus réduite des livres de Watts en langue française n’est guère rassurante.”

Je ferai remarquer que Dominique Becker est la preuve vivante de son erreur d’appréciation sur ce dernier point, puisqu’il a pu soutenir une thèse sur Watts, et y interesser un certain nombre de personnes du monde universitaire17.

C’est un fait qui ne peut avoir que des retombées positives au plan éditorial. Si le public en exprime la demande, les maisons d’Edition ne sauraient se refuser à une reprise de la diffusion de l’oeuvre d’Alan Watts.

 

Certains esprits grincheux ne manqueront pas de prétendre à l’inutilité, voire la nocivité, d’une telle reprise d’audience. Je vais y revenir sur un plan plus philosophique au chapitre suivant. Je puis dire sans attendre que le bienfait d’une telle reprise est double. D’abord, mais l’aspect est d’intérèt mineur, Watts demeure un témoin d’une réelle rencontre entre l’Orient et l’Occident, aventure qui ne fait que commencer et qui continue de permettre une critique socio-culturelle des valeurs de la Société occidentale “progressiste”18. Ensuite, et surtout, je suis intimement convaincu que l’on a pas encore compris et exploité toute la valeur de la pensée d’Alan Watts, tant sur le terrain culturel que sur le terrain intime de la recherche de chacun. Ce qui signifie que ce temps n’a pas encore “rattrapé” Watts, que Watts est devant nous, en avance. La pensée d’Alan Watts sera pour le début du XXI° siècle de notre impérialiste comput occidental l’une des possibles planches de salut. Tout particulièrement pour l’Europe, une Europe qui n’a toujours pas digérée cette réalité de ne plus être le centre du monde, en fait de ne l’avoir jamais été en dehors de nos fantasmes colonialistes et de notre européano-centrisme culturel. A la mondialisation qui s’engage déjà au plan économique doit correspondre une planétisation des esprits et des mentalités. Personnellement, j’eusse préféré que cette planétisation spirituelle soit première. Mais, c’est désormais impossible ; le rêve s’est évanoui. Faute de ne plus pouvoir en rêver, on peut néanmoins en faire une ou deux questions: A une mondialisation économique n’est-il pas nécessaire d’y faire correspondre un oecuménisme philosophique et religieux global -un oecuménisme de tout le Globe planétaire, un oecuménisme de la Paix, paix des armes et paix des coeurs? Est-ce trop demander?

 

Est-ce trop demander?

 

&

 

OM - Shânti - Shânti - Shânti.

 

 

1- La célèbre phrase prêtée à Staline : “Le Vatican ? Combien de divisions?”

2- L’épreuve du labyrinthe, Mircéa Eliade, Belfond, p 77

3- Bienheureuse insécurité, par Alan Watts, Ed. Stock, p 29

4- ibid. p 186

5- Les grandes personnes, par Jacques Brosse, Robert Laffont,1988, p 267

6- ibid. p 343

7- ibid. p 349-354

8- Dans “Question De”, n° 34, Janvier-février 1980, p 83-97.

9- Lettre de Ruth Costello d’octobre 1995.

10- Thèse de Dominique Becker, 3° Partie, chap. 1, intitulé “L’audience de Watts”. Le soulignage est de mon fait. Je pense que l’approche que l’approche tant de l’homme que de l’oeuvre de Watts ne peut être que subjective, que le but est soi-même, que le lecteur importe plus que l’objet de sa lecture, ou si l’on préfère que l’objet même d’une lecture de Watts est soi-même.

11- op. cit. p 77

12- Plexus de Juin 70, sous la plume de François Clairval

- Psychologie de septembre 70, sous la plume de Jacques Mousseau

- Le sauvage de février 74, interview d’Elisabeth Antebi

- Le Monde du 22 Novembre 73, sous la plume Jean-Michel Palmier (qui utilise également le terme de “génie”)

- Question de n° 2, 1974, sous la plume de Jacques Mousseau

- Ces thèmes seront repris lors de la parution de mon propre essai sur Watts, par Le Monde du 8 juillet 83, sous la plume de Roland Jaccard, par la revue Aurores de Mai 83, sous la plume de Eric Edelmann, par la revue canadienne Spirale de Mai 85, sous la plume de Gilles Farcet.

- Quant à la liste d’articles dans des revues associatives ou parallèles, écolos ou anarchistes, l’énumération serait fort longue. Le dernier article que j’ai lu de ce genre est, je crois, celui qui est paru dans Le journal du chant de la Terre, “Equinoxe 1993”, sur papier recyclé, et distribué gratuitement!

13- Traduction par la revue Plein chant, n° 24, Avril-juin 1985, p 49 d’extraits de The Alternative Society, Essays from The Other World, par Kenneth Rexroth, Herder & Herder, New-York,1972

14- Le jeune lion dort avec ses dents, génies et faussaires de la contre-culture, par Michel Lancelot, Ed. Albin Michel,1974, p 21. Michel Lancelot avait publié deux ans plus tôt Je veux regarder Dieu en face, même éditeur, qui constitue un véritable document historique sur les naïvetés, les espoirs fous, les rêveries du mouvement hippy, sa noblesse aussi!

15- Le jeune lion..., p 290

16- Lettre du 19 octobre 1996, les soulignages sont de mon fait.

17- Dominique Becker signale aussi qu’il est en contact avec un étudiant australien menant un travail de recherche sur Watts.

18- Je m’en voudrais de trop insister sur ce point, mais je puis ne m’empêcher d’y penser. Tous ces morts de Bosnie, du R/wanda et d’ailleurs sont les victimes de nos normes socio-culturelles et socio-politiques occidentales. Ce sont ces normes mêmes qu’il faut traduire en cour de justice pour Crime contre l’humanité et non ces pauvres types sadiques qui n’en sont que l’expression. Ces atrocités sont d’abord métaphysiques et religieuses. Ce n’est pas la gachette qu’il faut supprimer, c’est le doigt mental qui appuie dessus.

19- Les carnets du yoga, n° 24, Décembre 1980, par Jeannette Kempfrer.

20- L’un des thèmes dont débatirent les premiers penseurs chinois convertis au Bouddhisme porta précisément sur le contenu du Nirvana : est-il joie ou “plus rien du tout”?

21- Quelque part dans les nuages, op. cit.

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 > >>
Publicité